Résumé de la 60e partie n Comme les autres régions d'Algérie, Tiaret est riche de contes et de légendes. A commencer par la légende de la fondation de la ville. Tiaret prospère. Des étrangers, attirés par les richesses de la ville et la sécurité qui y régnait, viennent s'y installer. En dépit de leur rigorisme moral et de leur intransigeance religieuse, les Ibadites se montrent tolérants à l'égard des autres religions. Les chrétiens avaient même leur propre quartier, appelé, al-Kanissa, le quartier de l'église. Tahert devient aussi un refuge pour les kharéjites persécutés, qui affluaient de la Tripolitaine et d'Ifriqya. Mais les premières années de paix ne tardent pas à laisser la place aux troubles et aux dissidences. A la mort d'Ibn Rostum déjà, un parti s'était ligué contre son fils, Abd Al-Illah, qui lui avait succédé, exigeant que l'imam ne soit pas désigné, par succession héréditaire, mais par élection. La révolte a été écrasée dans le sang. Cependant, en dépit des troubles et des guerres, le royaume de Tahert devait prospérer tout au long de son existence. La ville était aussi un centre de rayonnement culturel, les mosquées et les maisons des imams étant des centres d'études théologiques et de droit. On y enseignait également la grammaire, les mathématiques et l'astronomie. La domination des Rostémides s'était étendue dans le Maghreb central, mais de vastes territoires étant contrôlés par des royaumes rivaux, tel celui des Aghlabides à l'Est ou des Idrissides à l'Ouest. Mais ce sont les Fatimides, dynastie arabe chi'ite, introduite au Maghreb par les Berbères, qui auront raison d'eux. La ville est prise en 911 et la population massacrée. Ceux qui parviennent à s'échapper s'enfuient au Sahara, à Ouargla, puis au M'zab où ils fondent des villes qui resteront, jusque de nos jours, des bastions de l'ibadisme, disparu ailleurs en Algérie.. Tiaret, relevée de ses ruines, change de maîtres à plusieurs reprises : elle est dominée d'abord par les Fatimides, puis les Zirides et les hammadites. Au XIIe siècle, elle retrouve, si on en croit le géographe arabe Al-Idrissi, sa prospérité. Les Almohades la prennent et la ruinent de nouveau. Elle sera, dès lors, vidée de ses habitants et abandonnée. Les Turcs rattachent Tahert et sa région au caïdat d'Oran : mais ce n'était plus qu'une bourgade sans grande importance. En 1836, alors que les Français se lançaient à la conquête de l'Algérie, l'émir Abdelkader qui devait diriger la résistance contre l'envahisseur, érige, sur les ruines de l'ancienne Tahert, la capitale de son Etat : Tagdempt. Il y installe des casernes pour ses soldats, des maisons, une industrie de l'armement, du textile et du bois, il y frappe également la monnaie. Cette nouvelle Tahert devait, malheureusement, être prise et détruite en 1841, par les troupes du général Bugeaud. Une nouvelle ville est construite. Comme les autres régions d'Algérie, Tiaret est riche de contes et de légendes. A commencer par la fondation de la ville. Selon des sources ibadites, le site de la ville était occupé par une grande forêt habitée par des lions. Il fallait, pour dégager une aire, brûler la forêt. Un crieur, munâdi, a alors appelé les fauves à quitter les lieux. Pendant trois jours, on a vu des lions transportant dans leurs gueules leurs petits, sortir de la forêt et aller s'installer ailleurs. C'est en souvenir de ces animaux que la ville aurait reçu le nom de Tahert, en berbère «la lionne». Place maintenant aux contes. (à suivre...)