Vœux n Une jeune maman qui a accouché de son deuxième bébé il y a un mois, réclame une maternité pour le village. «J'avais peur d'accoucher à la maison ou en cours de route. Alors je suis allée m'installer chez des proches à Sour El-Ghozlane dès l'approche de l'accouchement. J'étais paniquée depuis que j'ai appris qu'une femme avait accouché seule chez elle», témoigne-t-elle. La femme se désole du fait d'être obligée, parfois, de se déplacer à «Sour» (Sour El-Ghozlane) pour faire vacciner ses enfants, qui d'ailleurs, accusent tous un retard et une irrégularité en la matière. Autre problème, même si les injections peuvent être faites au niveau de la salle de soins du village, certaines femmes préfèrent se déplacer à Sour El-Ghozlane pour le faire. Elles n'acceptent pas et encore moins leurs maris, leurs pères ou leurs frères, qu'elles soient piquées par un homme (l'infirmier du centre de soins)», explique notre interlocutrice. La salle de soins du village a tout juste le mérite d'exister. M. Mekki , le président de l'association du village le confirme : «J'ai déjà dit que ce centre de santé ne sert même pas à traiter des animaux. Nous voulons une infirmière et un médecin au moins une fois par semaine. Le directeur de la santé de la wilaya de Bouira est venu le 12 janvier dernier à Ouled Gacem et nous a promis, à partir du mois de février, un médecin par semaine dans notre centre de santé. Nous l'attendons toujours.» Le manque de moyens dans le centre, le chauffage par exemple, est l'un des points qu'il faut signaler. Il fait d'ailleurs très froid à l'intérieur. Notre interlocuteur nous fait part d'un épisode douloureux dû à l'absence d'une maternité : «Depuis longtemps, c'est ma mère qui fait office de sage-femme en accouchant les femmes du village. Récemment, une femme est morte à la suite de complications et de l'absence de transport pour l'acheminer à l'hôpital. Depuis, ma mère a décidé de ne plus faire accoucher les femmes.» «Beaucoup de femmes enceintes ne bénéficient pas d'un suivi chez un médecin. Elles ne savent rien de l'état de leur bébé jusqu'à l'accouchement», déplore notre interlocuteur. Rachid, le seul infirmier de cette salle de soins qui existe depuis les années 80, témoigne : « Je ne dispose que de maigres moyens me permettant seulement de prodiguer les premiers soins tels les antiseptiques, les pansements et les vaccins. En cas de complications, les malades sont évacués vers l'hôpital. Je suis disponible 24h/24 puisque j'habite sur place.» Outre le manque de chauffage et de climatisation, l'infirmier signale que le centre a besoin de certains travaux qui relèvent de la commune, comme le mur de clôture. Le centre de santé manque aussi d'eau puisqu'il n'est alimenté que par une citerne de 500 litres. «C'est un grand problème pour nous. Normalement, le centre de santé doit être un exemple d'hygiène pour la population. C'est loin d'être le cas ici», déplore-t-il.