Impératif n La mise à niveau, la modernisation et le respect des normes internationales de production et de commercialisation sont la condition sine qua non pour l'entreprise algérienne, si elle veut tirer son épingle du jeu. L'Algérie s'ouvre sur le monde du commerce international. Ces dernières années, le pays a conclu 3 accords de libre-échange avec l'Union européenne (UE), les pays arabes (zone arabe de libre-échange, Zale) et l'accord commercial préférentiel avec la Tunisie. De plus, d'autres accords sont prévus prochainement avec le Marché commun des Etats d'Afrique Australe (Comesa) et le Marché commun de l'Amérique du Sud (Mercosur). Cela s'ajoute à la relance du processus des négociations d'adhésion à l'OMC. Mais l'Algérie demeure en retard en la matière par rapport à ses voisins immédiats, notamment le Maroc qui a conclu déjà onze accords commerciaux, tandis que la Tunisie en a signé 7 et l'Egypte 8. Ces actions stratégiques sous-entendent donc l'entrée libre des marchandises de ces régions au marché algérien et l'accès de nos produits dans ces pays. Lors de l'annonce officielle de l'adhésion de l'Algérie à la Zale, le ministre du commerce, El-Hachemi Djaâboub, a reconnu que, à court terme, cet accord entraînera des pertes fiscales pour l'Etat et mettra en difficulté les entreprises algériennes qui n'ont pas été mises à niveau. Dès lors, on peut déduire la tourmente à laquelle les entreprises locales doivent désormais faire face. Selon Réda Hamiani, président du Forum des chefs d'entreprises (FCE), le pays n'est pas assez préparé pour intégrer cette zone. «Des entreprises risquent de fermer avec, comme conséquence, des milliers de travailleurs au chômage. Une telle ouverture rendra l'activité productive beaucoup moins intéressante et poussera les industriels à se convertir en importateurs», a ainsi averti le chef des patrons. Les opérateurs économiques ont aussi soulevé le problème de l'accès de produits algériens aux marchés de certains pays arabes, celui de la traçabilité des produits et des inputs. D'autres ont fait part clairement de leur incapacité à concurrencer les produits importés, à l'instar d'un producteur de tapis qui a affirmé que «le prix d'un tapis importé représente 25% de la matière première utilisée pour la fabrication de son tapis, assimilant ce prix à une pratique de dumping». Des difficultés qui vont fragiliser davantage la santé des entreprises nationales qui évoluent jusqu'ici dans un environnement des plus hostiles. En effet, la production nationale n'arrive même pas à satisfaire le marché local déjà envahi par des millions de produits contrefaits. La fragilité financière de nombreuses PME les a empêchées d'intégrer le domaine des exportations, préférant investir dans des circuits limités loin des casse-têtes de la qualité et des exigences des marchés extérieurs. Selon, les spécialistes, les entreprises algériennes ont besoin d'une mise à niveau qui va les transformer de fond en comble. Ce qui va leur permettre non seulement une intégration dans le marché mondial à travers l'exportation de leurs produits, mais également une capacité de garantir leur place dans un marché où la concurrence sera rude.