Le des dossier qui se taillera certainement la part du lion dans les cinq prochaines années est celui du développement du secteur industriel. Ce dernier devrait être l'une des priorités du prochain quinquennat. Le nouveau locataire du palais d'El Mouradia devrait indubitablement relancer et mettre sur les rails ce secteur qui a connu une régression remarquable ces dernières années. Même si le dossier est déjà ficelé au niveau du ministère de l'Industrie, ce chapitre lourd de l'économie nationale dépendra amplement des orientations du futur élu. Néanmoins, l'état des lieux impose des mesures et des signaux forts en vue d'encourager, en premier lieu, les investisseurs nationaux et les inciter à retrousser leurs manches. Car l'industrie, et le temps l'a prouvé, c'est une affaire de souveraineté nationale, même si la coopération étrangère et le partenariat ne sont pas exclus du jeu. Inciter les opérateurs privés à s'orienter vers la production au lieu de commercer est sans doute une tâche ardue, toutefois, elle demeure vitale. L'Algérie a vécu suffisamment d'expériences dans ce domaine pour ne pas tomber dans le même piège, à savoir celui de favoriser les investisseurs étrangers au détriment d'une force locale qui n'attend que le feu vert. Globalement, le premier chantier du nouveau président de la République sera sans l'ombre d'un doute la mise sur pied du secteur public marchand. Ce secteur, victime d'une gestion archaïque durant des années, mérite d'être reconsidéré et soutenu. Sans des entreprises publiques puissantes et productives, l'économie n'est qu'un épouvantail voué à la disparition à la première secousse. La crise que vit le monde actuellement l'a bien mis en évidence : une économie puissante passe inéluctablement par une industrie publique autonome et productive. L'Algérie a souffert durant des années de l'hibernation de ce secteur public considéré comme la colonne vertébrale de l'économie. Certes, des étapes ont été franchies mais le gros du travail reste à faire. Il est utile de rappeler que le gouvernement a confectionné il y a quelques années la stratégie industrielle. Il compte créer, dans ce cadre, des méga sociétés, plus exactement 13 sociétés, qui peuvent être dans les années à venir la charrue qui tirera toute l'activité économique du pays. Cet aréopage d'entreprises peut aussi provoquer le déclic tant attendu dans ce secteur vital. Face à une concurrence étrangère féroce, il faut dire que cette stratégie industrielle n'est pas uniquement une réponse aux impératifs actuels, c'est aussi un moteur qui a tardé à démarrer. Le moment d'assister au décollage de ces champions est venu. Mais, au demeurant, les attentes sont nombreuses et fusent de partout, car le monde évolue constamment et l'industrie n'est plus celle des années 1970. Aujourd'hui, l'économie mondiale est dans une phase de mutation profonde. L'ère des nouvelles technologies a contraint des milliers, voire des millions d'entreprises à adopter de nouveaux procédés et process de production. Cela pour dire qu'il est temps pour ce secteur en Algérie de se mettre à l'heure technologique et même à l'heure numérique et de se mettre à niveau. Outre la quantité de la production, la qualité est devenue une condition sine qua non pour aller à la concurrence sur les marchés mondiaux. La définition de l'entreprise a connu des changements profonds. La rentabilité n'est pas la priorité d'une entité. Actuellement, on se pose même cette question : comment garantir la pérennité de l'outil de travail ? On a remarqué pertinemment que même les superpuissances économiques n'ont pas hésité un instant à décréter la protection de leur industrie sous des arguments parfois absurdes. L'émergence des pôles industriels apparaît comme une nécessité dictée par le temps. Il n'y a plus de place pour les non-producteurs… S. B.