Initiative n «L'hygiène est un problème culturel avant tout. Mais, bientôt, des brigades veilleront au respect des normes d'hygiène au niveau des hôpitaux et des autres infrastructures sanitaires». C'est ce qu'a confirmé, ce matin, sur les ondes de la chaîne III, le ministre de la Santé, M. Barkat, qui a souligné que l'épineux problème de l'hygiène au niveau des hôpitaux et des structures hospitalières concerne toutes les catégories de la population et commence d'abord, à la maison, à l'école, dans la rue… et que ces brigades ne peuvent «remplacer» ce comportement de civisme. Il a tout de même assuré que ce projet de créer des brigades d'inspecteurs n'est pas une campagne conjoncturelle. «Mais elle va s'inscrire dans la durée au niveau des hôpitaux». Un autre problème auquel font face de nombreux malades, à savoir l'orientation abusive des patients vers les structures de santé privées, a été aussi abordé par le ministre qui a révélé que des contrôleurs seront placés au niveau des hôpitaux pour mettre un terme aux orientations «douteuses» vers les infrastructures privées… «On ne peut pas tolérer ces pratiques alors que les équipements au niveau des hôpitaux sont en marche...», a-t-il averti. Abordant le délicat problème des services des urgences, M. Barkat a souligné qu'il ne faut pas confondre urgences et consultations. «Il faut faire la part des choses. Concernant nos services des urgences, nous sommes en train de les soulager par l'ouverture de centres de proximité qui permettront les soins au niveau des quartiers populaires, des villages et même les soins à domicile (au niveau des ménages). A Alger par exemple nous allons travailler pour avoir 250 salles de soins. La semaine prochaine je vais inaugurer six salles», a-t-il rappelé. Faisant le bilan de la santé en Algérie d'une manière générale, M. Barkat a expliqué que son département a fait un diagnostic au niveau des infrastructures. «Nous avons constaté l'insatisfaction de notre population et moi-même, je le suis et je suis à l'aise pour le dire…», a-t-il reconnu. «Cela dit, il ne faut pas jeter la pierre au corps médical et paramédical. Il ne faut pas oublier que le pays a traversé une période très difficile et puis notre population s'est multipliée par trois depuis une vingtaine d'années, alors que le nombre d'infrastructures n'a été multiplié que par deux», a-t-il défendu. Il a enchaîné en soulignant : «Ce qu'on ne dit pas, cependant, c'est que certaines maladies sont l'apanage des pays sous-développés, je pense à la tuberculose au paludisme à la typhoïde, ces maladies transmissibles ont presque totalement disparu et nous sommes au même niveau que les pays de l'UE.» Il a cité le programme de lutte contre la tuberculose en le qualifiant de pilote. «Ces maladies du sous-développement ont disparu pour laisser place aux maladies dites de développement, c'est-à-dire le diabète, l'obésité, l'hypertension, le cancer… Je suis fier de nos cadres, de nos médecins, de nos cadres paramédicaux , ils font leur travail… Tout le monde est bon !». Concernant le manque de spécialistes dans le sud du pays, le ministre de la Santé a souligné que ce problème est dû au refus des praticiens spécialistes d'aller dans le Sud et les Hauts-Plateaux. «Nous avons décidé d'une formation (rapide mais suffisante) pour que les spécialistes puissent avoir leur qualification et répondre aux besoins de la population dans ces régions.»