Tripoli cherchait, dès 1992, un accord avec Washington sur une normalisation de ses relations avec les Américains, affirme un ex-sénateur démocrate, Gary Hart, dans une tribune publiée dimanche par le quotidien Washington Post. L'ancien parlementaire y raconte avoir eu des entretiens secrets intensifs avec les Libyens, entre le 24 février 1992 et fin mars 1992. A l'époque, l'Administration républicaine de George W. Bush père refusait toute relation officielle avec la Libye tant que ne seraient pas livrés deux Libyens accusés de l'attentat de 1988 contre un avion de la Pan Am en Ecosse. Gary Hart précise avoir discuté plusieurs fois avec des responsables libyens, à Genève et pendant deux jours à Tripoli lors d'un voyage très secret, des problèmes légaux et logistiques de la remise des suspects. Selon lui, Tripoli était prêt à les livrer et à arrêter tout programme d'armes de destruction massive, en échange d'une normalisation des relations avec les Etats-Unis et d'une levée des sanctions. Mais, précise-t-il, l'Administration républicaine, tenue au courant des discussions, les a fait échouer en rejetant l'offre libyenne au motif de complications juridiques si les suspects étaient remis via la Suisse.