Résumé de la 2e partie n Les singes et les fourmis aident le paysan à accomplir avec succès les épreuves que lui impose le roi... Le crocodile plongea aussitôt et revint rapidement avec la bague qu'il déposa sur le sable de la berge. Le paysan la ramassa et la passa à un de ses doigts. Grâce au crocodile, il venait de réussir la troisième épreuve. Le quatrième jour, un énorme buffle fut attaché à un piquet devant le palais royal. Le paysan évita de s'en approcher, car il savait qu'il était impossible de tuer le moindre animal en se contentant de le regarder fixement. Il alla se promener dans la brousse, fermement persuadé qu'il ne lui restait pas longtemps à vivre. En revoyant les lieux où il avait passé toute sa jeunesse, il se mit à nouveau à pleurer. — Que t'arrive-t-il ? lui demanda un serpent. — Le roi m'a imposé de tuer un buffle en le regardant, répondit le paysan. Si l'animal ne meurt pas, c'est moi qu'il tuera. — Je n'ai pas oublié le jour où tu m'as épargné alors que je venais d'avaler un de tes poussins, dit le serpent. Je suis le seul à pouvoir t'aider. Emmène-moi à l'endroit où se trouve le buffle que tu dois tuer. Tu le regarderas fixement pendant que je le piquerai. — Très bien, dit le paysan en retrouvant son sourire. Dès qu'ils furent arrivés devant le palais royal, le serpent se dissimula dans l'herbe qui se trouvait près du buffle. Puis le paysan appela le roi. — Je suis prêt pour l'épreuve, déclara-t-il. Le souverain s'approcha. Il était accompagné de l'ennemi du paysan. — Vas-y ! dit le roi. Le paysan se mit à fixer le buffle qui broutait tranquillement. Mais rien ne se passa. — Il n'y arrive pas ! s'exclama avec satisfaction l'ennemi du paysan. — Essaye encore, reprit le roi sur un ton ironique. Le buffle broutait toujours et s'approchait lentement du serpent qui était immobile. Le paysan fixa à nouveau l'animal. Soudain, le serpent le piqua au museau. Le buffle ne tarda pas à chanceler sur ses pattes. Et il tomba lourdement dans l'herbe. Le souverain en resta muet d'admiration. — Comment est-ce possible ? grogna avec colère l'ennemi du paysan. Il bondit sans attendre vers le buffle pour voir s'il était vraiment mort. Dans sa précipitation, il marcha sur le serpent qui le piqua au pied. Et il mourut à son tour. Persuadé que le paysan possédait le pouvoir de faire mourir les hommes et les animaux grâce à son seul regard, le roi se mit à trembler d'inquiétude. — Epargne-moi, supplia-t-il. Le paysan se contenta alors de sourire. Il retourna ensuite dans sa case en songeant que, sans l'aide de quelques animaux reconnaissants, il ne serait plus de ce monde. Il vécut heureux et nul homme n'osa jamais plus s'en prendre à lui.