Résumé de la 2e partie n Le fils du roi banni par son père, épouse la princesse Blanche-Colombe. Mais en l'apprenant, sa belle-mère le félicite en lui disant que la fille du roi des Roums est un meilleur parti... Le prince revint et conta à Blanche-Colombe à quelle épreuve le roi le soumettait. — Ce n'est rien, lui dit-elle. Prends cette bague. Demain, quand tu arriveras sur la place, tu trouveras le peuple assemblé sous l'arbre. Va à lui et crie : «Peuple, je vais donner une chiquenaude à cet arbre et, par la grâce de Dieu, il tombera. Eloigne-toi.» Les justes aussitôt s'écarteront car ils croient en la grâce de Dieu. Ceux qui resteront sous l'arbre sont des mécréants. Puis tourne la bague à ton doigt, donne un coup de ton soulier dans l'arbre et dis : «Par la grâce de Dieu !» Le lendemain le prince se rendit sur la place et y trouva un peuple nombreux assemblé sous l'arbre. Non loin de là, le roi était assis fièrement sur son trône, au milieu de ses serviteurs. Près de lui Aïcha ouvrait des yeux effrayés sur l'imprudent qui osait demander sa main après quatre-vingt-dix-neuf autres, qui tous avaient payé de leur vie leur audace. Le prince fit d'abord établir le silence puis, tourné vers la foule, il cria : — Peuple, dans un instant, je vais, par la grâce de Dieu, abattre cet arbre. Eloigne-toi ! Aussitôt une partie de la foule commença à s'écarter de l'arbre dans tous les sens. Les autres se mirent à s'asseoir ou à s'accrocher aux branches par bravade : ils se montraient du doigt le prince en ricanant et de loin le défiaient. celui-ci s'approcha de l'arbre, tourna sa bague à son doigt : — Par la grâce de Dieu, dit-il. Du bout de son soulier, il donna dans le tronc un coup léger. L'arbre aussitôt s'écroula avec fracas, écrasant sous lui les réprouvés, qui tout à l'heure encore se moquaient et riaient. Le roi, qui déjà s'apprêtait à sacrifier sa centième victime, devint livide : — Aïcha, ma fille ! cria-t-il. Mais Aïcha était heureuse de voir prendre fin la triste série des victimes, qui n'avaient eu que le tort de demander sa main. Elle alla aussitôt rejoindre le prince, qui rentra avec elle dans son pays. Le peuple était émerveillé. La nouvelle courait de bouche en bouche et bientôt arriva aux oreilles de la reine, qui en faillit mourir de rage. Mais, dissimulant sa colère, elle écrivit au prince une fois de plus pour le féliciter, mais, comme la première fois, elle ajouta : «Maintenant que tu as Blanche-Colombe et Aïcha des Roums, il ne reste plus qu'à joindre à elles Hita au cou blanc et tu seras l'homme le plus heureux du monde.» Le prince allait, encore une fois, jeter la lettre, quand Aïcha des Roums l'arrêta : — Qu'y a-t-il de si irritant dans ces feuilles ? Il les lui lut. — Hita Col d'Argent, dit-elle, est la fille du roi des génies, tu devras l'épouser… — Je ne la connais pas, je ne l'ai jamais vue. Comment arriver jusqu'à elle ? Si même j'y parvenais, le roi des génies me tuerait. — De cela, dit Aïcha, tu n'as pas à t'inquiéter. Je m'en charge. Rappelle-toi seulement ceci : le roi des génies va te demander de monter à l'étage, tu grimperas l'escalier, mais arrivé à dernière marche, saute-la, n'accepte sous aucun prétexte de poser le pied dessus, car elle est savonnée. De tout façon n'oublie pas l'anneau de Blanche-Colombe : il te tirera de tous les mauvais pas. (à suivre...)