Une forte explosion est entendue à Skikda. Le boulevard Didouche-Mourad, la principale artère de la ville, grouille de monde. Après les palabres, les questionnements et les étonnements, une boule de feu immense jaillit dans le ciel gris de la ville. «J?ai tout de suite compris que c?était à la zone industrielle (ZIK)», affirme un citoyen. La puissance de l?explosion a soufflé les vitres des immeubles de la ville. Des automobilistes, voyant leur véhicule «sauter quelques centimètres plus loin», ont cru un instant à un tremblement de terre. «Je croyais que c?était un raz de marée», nous dit étonné un vieux la soixantaine. Mais le spectacle le plus hallucinant que les Skikdis n?auraient sans doute jamais pensé voir, c?est ce jaillissement des flammes qui se dégageaient de l?usine GL1K (ex-GNL) quelques fractions de seconde après l?explosion. «Je n?ai vu ça que dans les films», lance un jeune Skikdi à l?entrée de l?hôpital, où morts et blessés étaient évacués au moment où les secouristes redoublaient d?efforts pour tenter d?extirper d?éventuels cadavres ou des miraculés des décombres. «J?ai vu des personnes qui marchaient le long du boulevard Didouche-Mourad perdre leur équilibre au moment de l?explosion. Moi-même, j?ai été éjecté vers un gros arbre, wallah !», jurait un jeune, toujours devant l?entrée de l?hôpital. Toute la nuit d?hier, Skikda a vécu l?enfer, mais au moment de l?explosion, personne ne savait encore que l?ancienne Philippeville, jadis paisible et joviale, devait compter ses morts? Des Français parmi les victimes ? Au moment de l?explosion, les responsables du complexe étaient en réunion avec des collègues français d?une société pétrolière à l?intérieur du complexe. Il y aurait des blessés parmi les présents à la réunion. C?est pourquoi, les opérations de secours ont été déclenchées et prises en charge par les autorités locales.