Tendance n Plusieurs villageois rencontrés affirment qu'ils préfèrent la formule des aides à l'auto-construction. Pourquoi préfèrent-ils cette formule tout en sachant que, pour en bénéficier, ils doivent répondre à des exigences parfois «rigoureuses» ? Cette attitude s'explique par plusieurs raisons, indique-t-on. D'abord, plusieurs d'entre eux déclarent que la plupart disposent de terrains où ils peuvent procéder à la construction de leurs propres habitations. Ce qui veut dire que l'acte de possession exigé pour ce genre de construction ne constitue pas un écueil pour eux. En plus, ils préfèrent avoir des habitations individuelles plutôt que d'habiter dans des logements collectifs. «Une question de culture», nous dit-on. Les villageois préfèrent vivre avec leur famille dans des habitations personnelles, de préférence sans voisinage. C'est une tendance qui n'est pas près de disparaître dans plusieurs régions rurales. Dans certains villages de Kabylie, par exemple, des gens dépensent parfois des sommes colossales pour construire leur habitation parfois dans des endroits difficiles d'accès. «Peu importe l'endroit. L'essentiel est de vivre tranquillement avec sa famille loin des désagréments du voisinage», déclare un père de famille qui a construit une belle villa à la sortie de son village. «Personnellement, je ne peux pas vivre dans un bâtiment où on ne peut pas avoir un petit jardin ou une cour et où on est souvent dérangé par le tapage des voisins. Je préfère avoir ma propre habitation personnelle comme tous ceux qui vivent à la campagne», assure un jeune de 28 ans qui a bénéficié d'une aide à l'auto-construction. «Regardez, dit-il – en nous montrant une nouvelle cité composée de logements locatifs de type F2 –, je ne peux pas vivre dans ce type de logement trop exigu.» Cet avis est partagé par un nombre important de campagnards. C'est une question de mentalité et de culture, estiment certains. «En ville, on est obligé de supporter le tapage des voisins en vivant dans des bâtiments. Mais à la campagne, on a cet avantage de pouvoir disposer de sa propre habitation et vivre tranquillement seul sans être dérangé par les voisins.» D'ailleurs, au niveau de certaines communes et daïras, on indique que les demandes formulées par les citoyens pour bénéficier d'une aide de l'Etat à l'autoconstruction sont très importantes par rapport au nombre de demandes de logements sociaux enregistrées. Le manque d'assiettes foncières relevant du domaine public dont souffrent plusieurs communes, notamment au niveau des chefs-lieux des municipalités, explique aussi la priorité accordée à ce type d'aide pour répondre aux besoins de la population en matière de logement.