Entorse n Bien que les applications du silicium soient aussi diverses que salutaires pour notre pays, son exploitation semble, elle, faire défaut. Le constat qui s'impose est que l'on n'est toujours pas en mesure de définir clairement si l'Algérie entend réellement enclencher une sérieuse réflexion quant à investir dans les énergies renouvelables en puisant dans son potentiel existant. Au moment, en effet, où les pouvoirs publics affirment dans les discours miser sur l'après-pétrole, il est à déplorer le fait que des obstacles continuent de freiner toute initiative réelle allant dans ce sens. La preuve que la volonté politique ne suit pas les volontés exprimées, notamment par les chercheurs, nous est venue du cas du traitement du silicium dont les applications quotidiennes vont de la santé, à la communication, en passant par les secteurs stratégiques que sont les domaines militaire et spatial. L'Algérie a non seulement recours à l'étranger pour s'approvisionner en matière première (germes de silice) à partir de laquelle sont fabriqués les produits finaux, matériau qui, du reste, implique une maîtrise technologique de pointe, mais c'est surtout la commercialisation des produits à base de silicium qui pose problème. Nombre de chercheurs que nous avons rencontrés, hier, à l'Unité de développement de la technologie du silicium (Udts) d'Alger, en marge d'une visite de travail du ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Rachid Harraoubia, ont déploré l'«absence de volonté politique» de la part des pouvoirs publics qui auraient été plus à même de booster ce créneau non seulement porteur, mais qui est également économiquement très rentable et pourrait faire économiser à l'Etat d'immenses dépenses inutiles. Cela en sachant que les produits finis fabriqués à base de silicium sont très efficaces. Par ailleurs, à l'absence de volonté politique, il y a lieu d'ajouter l'absence de maîtrise des nouvelles technologies, notamment en matière de traitement du silicium dont regorge pourtant le pays (on le trouve dans le sable). Cette absence de maîtrise occasionne à l'Etat un handicap de taille, celui de recourir systématiquement à l'importation de la matière brute. A signaler que l'Udts est spécialisée dans l'industrie photovoltaïque. Elle met en place des équipements dont la fonction est de convertir les flux lumineux (énergie solaire) en énergie électrique. Selon un chercheur de l'Udts, cette unité a pour principale vocation la fabrication de cellules solaires à base de silicium multicristallin, un matériau fabriqué à partir du sable. L'unité produit des lingots de silicium industriels de 80 kg, alors que sur le plan international on est en mesure de fabriquer des lingots de 400 kg, voire de 2 tonnes, ce qui est considéré comme étant «exceptionnel». Les lingots de silicium sont fabriqués au sein de l'unité à base de germes de silice ou à partir de silicium très pur. Le lingot de silicium subit différents tests chimiques qui permettent sa multiplication. À noter que les lingots de quelques grammes auxquels on fait subir des tests de croissance, deviennent après plusieurs étapes, des lingots beaucoup plus consistants de plusieurs kilogrammes, et ce, suivant une technique spécifique d'élaboration.