Rappel n «Cette année, il y aura même un surplus de lits dans certaines résidences universitaires», avait rassuré le ministre de l'Enseignement supérieur à la veille de la rentrée 2008-2009. Si dans les autres villes du pays, les cités universitaires ne connaissent pas de surcharge dans les chambres, ce n'est pas du tout le cas à Alger. La raison est toute simple : les différentes facultés d'Alger reçoivent des milliers d'étudiants venant des quatre coins du pays qui nécessitent, de ce fait, un hébergement. Les résidences existantes n'arrivent pas à assurer le service souhaité par les étudiants. Ces derniers sont, en effet, «entassés» parfois à plus de cinq dans une même chambre, ce qui n'encourage nullement l'acquisition du savoir. «Les responsables n'ont pensé qu'au sommeil, oubliant que nous avons à préparer des cours et à réviser à l'approche des examens», déplore Karima, étudiante en sciences commerciales, résidant à la cité universitaire de Ouled Fayet. Notre interlocutrice affirme qu'elle cohabite avec cinq autres étudiantes dans une chambre de moins de quatre mètres carrés. Hakim, étudiant en interprétariat, résidant à la cité Taleb-Abderrahmane de Ben Aknoun, qualifie les résidences universitaires de «dortoirs où si on arrive à dormir c'est déjà un exploit». La raison ? Avec quatre étudiants, poursuit Hakim, chacun fait ce que bon lui semble, entrer, sortir, écouter de la musique, inviter ses camarades… Les études sont, de ce fait, reléguées au second plan. La plus grande erreur commise par les responsables de l'hébergement au niveau des cités universitaires d'Alger est de ne pas avoir pris en considération l'âge et la spécialité des étudiants à héberger dans la même chambre. «Si mes copains de chambre suivaient la même filière que moi, on se serait entraidés et, de ce fait, on aurait parfaitement assimilé nos programmes pédagogiques. Malheureusement, chacun a sa spécialité, alors nous passons notre temps à discuter de football, de cinéma et de musique, malgré nous», déplore un étudiant en sciences juridiques et administratives. En sus de l'impossibilité de réviser dans leur chambre, les étudiants sont privés de salles de lecture, sachant que les petits espaces réservés à cet effet sont dépourvus de chaises, de tables, et surtout de chauffage en hiver et de climatisation en été. «Il y a un espace d'à peine quelques mètres carrés, mais il nous est impossible d'y aller. Situé au rez-de-chaussée d'un pavillon, il est humide et dépourvu de chauffage. Les responsables auraient mieux fait de l'aménager en salle de billard…», regrette un groupe d'étudiants à la cité universitaire de Hydra-centre. Devant cette situation, il est légitime de s'interroger sur ce que l'on pourra attendre de ces étudiants ? Pourront-ils acquérir le savoir et décrocher des diplômes conformes aux attentes et à la demande de l'économie nationale ?…