Résumé de la 2e partie n La mère et la fille, lors de leurs recherches, rencontrent une hase qui leur conseille, pour échapper aux fauves, de grimper sur un arbre... Le serpent ondula le long du tronc puis, de branche en branche, arriva jusqu'au faîte. Il buta sur la jambede la mère et la piqua. Un hurlement s'éleva puis le corps de la mère vint s'affaler lourde par terre. Les fauves se précipitèrent, le déchiquetèrent en un rien de temps et se partagèrent les morceaux pour les dévorer. Dans le ventre de la femme ils trouvèrent un bébé, que la hase aussitôt revendiqua : — Je n'ai plus de dents, dit-elle, je ne pourrai mâcher que la chair tendre du bébé. Le lion le lui laissa et elle l'étendit dans un coin, sur un lit d'herbes, avec ce qui restait des os de la mère. — Je le mangerai cette nuit, dit-elle, quand vous serez partis. Le soir venu, les fauves commencèrent à se lever et, les uns après les autres, à sortir de nouveau à la recherche de gibier dans la forêt. Avant de partir, il leur fallait établir le tour de garde de ce jour-là. — Aujourd'hui, dit la hase, je suis fatiguée, je veux bien vous garder la maison aujourd'hui encore : de toute façon, j'ai de quoi manger pour toute la journée. Les animaux se dispersèrent. Quand le dernier eut disparu, la hase rassembla ce qui restait des os de la mère, en retira la moelle qu'elle mit dans des tubes de roseau Puis elle se tourna vers la fille : — Descends, malheureuse, lui dit-elle. La fille descendit, les yeux exorbités par l'épouvante et tout rouges d'insomnie. La hase lui tendit le bébé : — Voici ton frère, lui dit-elle. Emporte-le, prends bien soin de lui, élève-le jusqu'à ce qu'il devienne grand et puisse te venir en aide. — Comment le nourrirai-je ? demanda la-fille. — Prends ces tubes. Dedans il y a la moelle de ta mère. Chaque fois que ton frère pleurera, trempe ton doigt dans la moelle et donne-le-lui à sucer. Quand il n'y aura plus de moelle, tu trouveras bien du lait. Et maintenant va, sauve-toi et ne reviens plus jamais dans ces parages. La petite fille prit le bébé, les roseaux et, aussi vite que ses jambes pouvaient courir, s'enfuit. Quand son frère pleurait, elle trempait son doigt dans la moelle et le lui faisait téter. Elle se demanda quel nom elle allait lui donner et, se rappelant que l'antre des fauves où elle l'avait recueilli était au milieu d'un dense maquis d'aubépines, elle l'appela Aubépin. Elle erra longtemps de pays en pays, puis un jour elle arriva dans un village où les habitants, touchés par son malheur, lui offrirent l'hospitalité. Ils lui accordèrent une petite chaumière avec un jardin qu'elle pouvait cultiver pour vivre. Elle était tout heureuse d'avoir enfin trouvé un foyer et de quoi subsister. Puis les années passèrent et elle devint une belle jeune fille. Beaucoup de jeunes gens vinrent la demander en mariage, mais elle ne voulait pas quitter Aubépin avant qu'il n'ait eu son autonomie. (à suivre...)