Résumé de la 3e partie Le serpent ondula le long du tronc, puis, de branche en branche, arriva jusqu'au faîte. Les animaux se dispersèrent. Quand le dernier eut disparu, la hase rassembla ce qui restait des os de la mère, en retira la moelle qu'elle mit dans des tubes en roseau. Puis elle se tourna vers la fille : ? Descends, malheureuse, lui dit-elle. La fille descendit, les yeux exorbités d'épouvante et rougis par l?insomnie. La hase lui tendit le bébé. ? Voici ton frère, lui dit-elle. Emporte-le, prends bien soin de lui, élève-le jusqu'à ce qu'il devienne grand et puisse Dieu te venir en aide. ? Comment le nourrirais-je ? demanda la fille. ? Prends ces tubes. A l?intérieur, il y a la moelle de ta mère. Chaque fois que ton frère pleurera, trempe ton doigt dans la moelle et donne-le lui à sucer. Quand il n'y aura plus de moelle, tu trouveras bien du lait. Et maintenant va, sauve-toi et ne reviens plus jamais dans ces parages. La petite fille prit le bébé, les roseaux et, aussi vite que ses jambes pouvaient courir, s'enfuit. Quand son frère pleurait, elle trempait son doigt dans la moelle et le lui faisait téter. Elle se demanda quel nom elle allait lui donner et, se rappelant que l'antre des fauves où elle l'avait recueilli était au milieu d'un dense maquis d'aubépines, elle l'appela Aubépin. Elle erra longtemps de pays en pays et, un jour, arriva dans un village où les habitants, touchés par son malheur, lui offrirent l'hospitalité. Ils lui accordèrent une petite chaumière avec un jardin qu'elle pouvait cultiver pour vivre. Elle était tout heureuse d'avoir enfin trouvé un foyer et de quoi subsister. Les années passèrent et elle devint une belle jeune fille. Beaucoup de jeunes gens vinrent la demander en mariage, mais elle ne voulait pas quitter Aubépin avant qu'il fût en âge de ne plus avoir besoin d'elle. Un jour qu'elle piochait dans son jardin, elle heurta de sa binette un objet dur qui faillit la lui casser. Elle creusa tout autour et c?est ainsi qu?elle déterra un petit pot empli à ras bord de pièces d'or et d'argent. Elle en fut tout heureuse et le rapporta à la maison. Le soir après qu'ils eurent dîné elle dit : ? Mon frère, si on te donnait cent pièces d'or, qu'en ferais-tu ? ? J'achèterai des billes, des toupies ; je me ferai des fusils en bambou? «Las ! pensa la fille, mon frère est encore bien jeune.» Elle attendit un an ou deux puis, un jour, posa à son frère la même question. ? J'achèterai un beau cheval, dit Aubépin, et tout le jour je caracolerai. «Mon frère grandit», se dit la jeune fille. (à suivre...)