Quelque 200 médecins italiens ont manifesté, hier mardi, à Rome pour dénoncer le projet contesté du gouvernement Berlusconi permettant aux médecins de signaler aux autorités les patients qu'ils soupçonnent d'être des immigrés clandestins. Les manifestants, en T-shirts proclamant en rouge «Interdiction de dénoncer - nous sommes des médecins pas des espions», participaient à une journée de mobilisation nationale. Le Sénat a adopté début février un amendement présenté par le parti populiste et anti-immigrés de la Ligue du Nord, levant l'obligation du secret professionnel pour les médecins et leur permettant de dénoncer un patient qui serait en situation irrégulière. «C'est très dangereux car les clandestins, par peur, ne vont plus se rendre dans les hôpitaux ou aller consulter un médecin, et ils seront donc exclus du système de santé», a dit un psychiatre. «Ce qui est également contestable dans ce texte, c'est qu'il interdit aussi l'accès à l'état civil pour les clandestins : un exemple très simple, une mère sans papiers qui vient d'accoucher ne pourra donc pas reconnaître son propre enfant.» «En Italie, avec cet amendement, les étrangers n'auront tout simplement plus que le droit à la mort», a ajouté un autre médecin.