Charge n Certains s'interrogent s'il est bon d'accabler les élèves du cycle primaire avec des cours de soutien. De nombreux parents d'élèves doutent réellement de la qualité de l'enseignement scolaire. Naïma, mère de deux enfants, Imen en 4e année primaire et Rahim en 2e année du même palier, estime que le seul souci des enseignants du cycle primaire est de terminer le programme avant la fin de l'année scolaire. «Je ne vois pas comment une enseignante peut faire huit exercices de calcul pour une classe de 4e année durant une seule séance. Rien que pour les écrire, il faut au moins une heure. Comment peut-elle s'occuper d'une quarantaine d'élèves», s'interroge-t-elle. Et de déduire qu'il est tout à fait normal «que certains parents recourent systématiquement aux cours de soutien». mais les enseignants qui dispensent des cours particuliers ne sont pas toujours bien vus. Abla, cadre dans une banque, témoigne que lors de leur dernière rencontre, l'enseignante de sa fille en 4e année moyenne l'a «obligée» indirectement d'orienter sa fille vers les cours particuliers qu'elle donne chez elle. «Ce n'est pas tout, dira-t-elle, les programmes sont très chargés et bon nombre d'enseignants ont des difficultés à maîtriser les nouveaux programmes et ils ont besoin d'un recyclage pour atteindre le niveau qu'il faut». Amina a le niveau de 2e année moyenne. Elle raconte sa mauvaise expérience au cycle primaire. «Les élèves, qui assistent aux cours particuliers, sont plus avantagés. D'abord, ils sont mieux assistés en classe et ils sont bien orientés en examen pour ne pas dire pistonnés carrément. L'enseignante leur dispense les cours qui constituent le sujet de l'examen». Aïcha, sa camarade de classe, lui rappelle qu'à l'époque, cette enseignante encaissait 1 500 DA par mois et par élève, ce qui n'était pas, dit-elle, à la portée de tous les parents. La mère de Ryma, élève en 4e année primaire, ne mâche pas ses mots : «Durant les examens, l'enseignante de ma fille souffle les réponses aux élèves qui suivent des cours particuliers, leurs copies sont corrigées en pleine composition, contrairement au reste des élèves.» Pis encore, dira une mère de deux enfants, l'enseignante leur remet le sujet corrigé. Razika, femme au foyer, abonde dans le même sens : «Ma fille qui est en 5e année primaire me harcèle pour lui payer des cours particuliers car elle a compris que même les mauvais élèves de sa classe qui suivent les cours privés chez leur enseignante, sont privilégiés en classe.»