Danger n Les explications du ministre espagnol des Affaires étrangères sur le règlement du conflit sahraoui sont un «défi» à la légalité internationale, selon Mohamed Abdelaziz. «Défendre d'un côté le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui, et affirmer de l'autre que l'initiative marocaine est quelque chose de positif constitue une contradiction de la part de Moratinos. Elle n'est ni réaliste ni acceptable, voire une position dangereuse en faveur du Maroc, et constitue un défi à la légalité internationale», a souligné le président Abdelaziz en réaction aux dernières explications du ministre espagnol des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos, sur le règlement du conflit du Sahara occidental. «Une fois de plus, Moratinos semble avoir comme seul objectif d'entraver l'autodétermination du peuple sahraoui, une position qui est en contradiction avec la réalité actuelle, à savoir, la présence sur le terrain de la Mission des Nations unies pour l'organisation du référendum au Sahara occidental (Minurso), et tant qu'elle sera présente sur le territoire sahraoui et portera cette appellation, cela signifiera que les propos de Moratinos sont un mensonge», a-t-il ajouté dans une interview mise en ligne ce mercredi matin par plusieurs sites espagnols.. Dans ce sens, le dirigeant sahraoui a souligné que «le Front Polisario défend non seulement l'idée du référendum, mais aussi la Minurso au nom des Nations unies». Pour le président sahraoui, les explications fournies dernièrement par Moratinos aux députés espagnols sur la position de son pays à l'égard du conflit sahraoui constituent une «autre tentative de rééditer la manœuvre de l'Accord tripartite de Madrid de 1975». Rappelant que «ni le partage du territoire entre la Mauritanie et le Maroc, ni l'accord tripartite, et encore moins son occupation, n'ont permis de régler le problème». Le président Abdelaziz a appelé ainsi l'Espagne et la communauté internationale à «réfléchir et à laisser, au moins pour une fois, le peuple sahraoui choisir librement entre les différentes options, dont celle de l'indépendance», estimant que c'est la «solution correcte» pour mettre fin au conflit. Le dirigeant sahraoui, qui a dénoncé par ailleurs le Maroc qui a renié ses engagements internationaux en faveur de l'organisation du référendum d'autodétermination, s'est déclaré confiant que «tôt ou tard» le Sahara occidental sera indépendant.«Le fait que le Maroc rejette aujourd'hui le référendum et l'indépendance du Sahara occidental ne signifie pas qu'il ne va pas l'accepter à l'avenir», a-t-il encore déclaré Le président Abdelaziz a rappelé également qu'en 1975, le Maroc avait partagé le Sahara occidental avec la Mauritanie en disant qu'une partie lui appartenait pour ensuite nier cet accord lorsque Nouakchott avait reconnu que c'est un territoire sahraoui. Après 33 ans de lutte, le peuple sahraoui «est aujourd'hui uni et plus que jamais déterminé à défendre ses droits, au moment où la cause sahraouie bénéficie de nombreux soutiens», a encore affirmé le président sahraoui.