Intervenant jeudi à Madrid lors d'une conférence animée dans le cadre d'un forum de débat organisé par l'agence d'information Europa Press, le ministre espagnol des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos, a déclaré que toute solution au conflit du Sahara occidental devra passer nécessairement par l'exercice du droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. “Le point de départ dans le problème du Sahara occidental est que les Nations unies ont décidé qu'il fallait s'impliquer et s'engager pour que le peuple sahraoui puisse exercer librement son droit à l'autodétermination. C'est ça le point essentiel que nous continuerons à défendre”, a répondu le chef de la diplomatie ibérique à une question sur l'intention du Maroc d'accorder une autonomie à ce territoire. Selon lui, “l'autonomie peut constituer une phase, une proposition dans le processus”, mais, ajoutera-t-il, “le cadre de règlement doit être un cadre qui conduit à la libre autodétermination du peuple sahraoui”. Le ministre du gouvernement Zapatero s'est interrogé sur la politique menée par Rabat dans ce conflit. Il a avoué ne pas comprendre comment le Maroc, qui a voté en faveur d'une résolution adoptée dernièrement par le Conseil de sécurité des Nations unies, sur la prorogation du mandat de la Minurso, qui stipule expressément le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination, refuse l'application de ce principe sur le terrain. Revenant sur le plan onusien de James Baker, Moratinos a précisé que la proposition marocaine d'une autonomie s'intégrait dans ce cadre et pourrait correspondre à une de ses phases sans, toutefois, priver le peuple sahraoui de son droit à l'autodétermination. Il a toutefois recommandé aux pays qui ont intérêt à amener les parties à une solution définitive de demander aux Nations unies d'exercer un leadership sur cette affaire, parce que, a-t-il ajouté, ce ne sont pas les plans de règlement qui ont fait défaut durant les trente années de ce conflit sans résultats concrets néanmoins. Le ministre espagnol des Affaires étrangères a formulé l'espoir de voir la récente tournée exploratoire du représentant personnel, nommé récemment par le secrétaire général des Nations unies, déboucher sur des pistes pour pouvoir proposer aux parties ou insister auprès d'elles sur une solution définitive au conflit. Par ailleurs, le président sahraoui, Mohamed Abdelaziz, a réaffirmé, à l'occasion de son intervention à l'ouverture du VIe Congrès de la jeunesse sahraoui à Dakhla, l'attachement de son peuple à l'exercice de son droit à l'autodétermination en indiquant que “toute alternative en dehors de ce cadre sera vouée à un échec patent et ne fera qu'accentuer les souffrances des peuples marocain et sahraoui, et entraver l'union, la paix et le développement dans la région”. K. A.