De nombreuses personnalités ibériques ont pris part, samedi après-midi dans la capitale, à la manifestation d'appui au droit du peuple sahraoui à l'autodétermination et à l'indépendance, à laquelle ont également participé des milliers de citoyens espagnols. Le mot d'ordre de la manifestation était d'exiger du gouvernement socialiste espagnol, de Jose-Luis Rodriguez Zapatero de “réviser” sa position sur le conflit du Sahara occidental et de défendre la légalité internationale. Pour le coordinateur général de Izquierada unida (Gauche unie, l'un des trois principaux partis politiques en Espagne) Gaspar Llamazares, le gouvernement espagnol, “qui a changé de camp à travers son appui au plan d'autonomie marocain, doit rectifier sa position et revenir à la position traditionnelle d'appui au référendum”. Il a affirmé : “Nous pensons que le gouvernement est dans l'erreur. Il doit défendre le droit international et le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui et non pas défendre une position marocaine qui viole ce droit. L'autonomie est irrecevable. La seule solution est l'autodétermination.” De son côté, l'eurodéputé Willy Meyer a dénoncé “l'attitude de défi du royaume du Maroc au droit international, à la communauté internationale et à l'Union européenne (UE) qui, a-t-il déploré, n'a pas émis un signal clair pour amener le Maroc à mettre un terme à cette attitude de défi”. Il ira jusqu'à qualifier d'“immoral” l'accord de pêche entre le Maroc et l'UE, qui inclut les eaux sahraouies, parce que, précise- t-il, “le droit international est très clair à ce sujet. Le Maroc n'exerce aucune souveraineté sur ces eaux. Seul le peuple sahraoui a le droit de disposer des ressources naturelles du Sahara occidental”. Pour lui, “l'UE a le devoir de veiller à l'exercice par le peuple sahraoui de son droit à l'autodétermination”, car le “plan d'autonomie est un leurre”, a-t-il ajouté. La manifestation a été sanctionnée par la “Déclaration de Madrid pour la défense des droits légitimes du peuple sahraoui à l'autodétermination et l'indépendance”, qui a été lue devant le siège du ministère espagnol des Affaires étrangères. Le document souligne que les résolutions des Nations unies et la légalité internationale constituent “l'unique” cadre de solution au conflit du Sahara occidental. “Le président du gouvernement espagnol, José-Luis Rodriguez Zapatero, devrait savoir que, après plus de 16 ans de guerre et de multiples négociations entre les parties (le Maroc et le Front Polisario), l'unique base de dialogue s'inscrit dans le cadre de la légalité du droit international et des résolutions du Conseil de sécurité et de l'Assemblée générale des Nations unies, qui réaffirment toutes le droit à l'autodétermination et à l'indépendance du peuple sahraoui”, lit-on dans la déclaration. Le document élaboré par le mouvement de solidarité espagnol avec la cause sahraouie, rappelle que l'ONU a déjà dicté plus de 50 résolutions sur le conflit et que le “seul obstacle à leur application est l'intransigeance du Maroc”. Le mouvement de solidarité rappellera à Zapatero que “l'Espagne continue à être responsable légalement, moralement et politiquement de la tragédie du peuple sahraoui et ne peut se faire le complice d'une nouvelle manœuvre visant à spolier ce peuple de ses droits légitimes”. Enfin, la déclaration insistera sur le fait qu'“après plus de 32 ans, il est temps de réparer cette injustice et éviter le retour aux débuts sanglants du conflit”. Il est aussi demandé au gouvernement espagnol de “suspendre les contrats de vente d'armes au Maroc, qui supposent la recrudescence de la répression brutale sévissant dans les territoires occupés du Sahara occidental et qui participent fortement à l'aggravation de la tension et à la déstabilisation de la zone du nord-ouest de l'Afrique”. K. ABDELKAMEL