Ultimatum Rabat a trois mois pour se prononcer sur le plan de paix, après une nouvelle prolongation de la mission de l?ONU. Le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, a déclaré, hier, qu'il souhaitait une réponse formelle du Maroc sur son plan de paix pour le Sahara occidental avant la fin avril. Dans un rapport au Conseil de sécurité de l'ONU, M. Annan a demandé une nouvelle prolongation de trois mois de la mission de maintien de la paix de l'ONU, jusqu'au 30 avril, date à laquelle le Maroc devra avoir donné une «réponse définitive». Rabat a, jusqu'à présent, exprimé son opposition à ce plan proposé par l'ancien secrétaire d'Etat américain James Baker, accepté par le Polisario et l'Algérie. Il prévoit que le statut définitif du Sahara occidental serait décidé dans cinq ans par référendum après une période de large autonomie de gestion de ce territoire. Le Maroc a annexé en 1975 cette ancienne colonie espagnole quasi désertique de 266 000 km2, comptant près de 300 000 habitants. L'une des préoccupations de l'ONU est le sort des quelque 100 000 réfugiés qui vivent dans des camps du Front Polisario en Algérie. Dans son rapport, M. Annan émet l'espoir que le Haut- Commissariat de l'ONU pour les réfugiés pourra prochainement organiser des visites familiales grâce aux «développements positifs» intervenus dans les relations entre les deux parties. Mais il a exprimé ses préoccupations quant à l'insuffisance de l'aide, qui entraîne «une malnutrition aiguë et chronique» chez certains réfugiés. «Sans d'importantes contributions de donateurs, le programme d'assistance aux réfugiés du Sahara occidental fera face à une situation critique dans les prochains mois», a-t-il prévenu. De son côté, l?Algérie, par la voie de son représentant permanent aux Nations unies, Abdallah Baâli, a réaffirme qu'il ne peut y avoir de solution au conflit du Sahara occidental «sans l'exercice, par le peuple sahraoui, de son droit à l'autodétermination». Dans un entretien au quotidien espagnol ABC publié hier, M. Baâli a ajouté que «le problème du Sahara occidental est un problème de décolonisation et doit être résolu à travers un référendum d'autodétermination». «Je ne peux imaginer une solution sans l'exercice par le peuple sahraoui de son droit à l'autodétermination. Il n?y a pas d'autre solution», a-t-il souligné. «Il y a une pratique et une doctrine de l'Onu très claire que nous devons respecter, et c'est un des principes que l'Algérie s'est efforcée de respecter en toutes circonstances : le droit à l'autodétermination des peuples», a-t-il encore indiqué.