Paru d'abord en France, en 2007, aux éditions Fayard, Nulle part dans la maison de mon père, un roman de Assia Djebar, vient de paraître, en Algérie, aux éditions Sedia, dans la collection Mosaïque - cette collection a pour but de rapatrier la littérature algérienne qui se fait éditer à l'étranger, notamment en France. Ce roman, salué par la critique, est autobiographique. A travers lui, la romancière fait appel à ses souvenirs d'enfance, d'adolescente et, plus tard, d'adulte. Elle raconte son père, et elle décrit le rapport qu'elle entretenait avec ce dernier. Un père à la fois conservateur, sévère, autoritaire, tyran, libérateur et émancipateur. Elle en reste d'ailleurs marquée. Dans ce roman, Assia Djebar, narratrice, se raconte dans l'ombre de son père qui devient une obsession. Tantôt, elle lui voue une admiration sans borne, elle le sublime et l'idéalise, tantôt elle le craint et prend ses distances par rapport à lui. La romancière raconte son passage de l'enfance à l'adolescence, puis à l'âge adulte. Elle découvre alors un univers nouveau qui lui est souvent étranger. Elle en fait l'apprentissage. Dans sa vie d'adolescente, Assia Djebar s'initie alors aux codes sociaux : la frontière séparant le monde du féminin de celui du masculin s'épaissit et devient étanche. Assia Djebar raconte aussi sa vie d'adulte, ses premières amours et ses émois. Dans Nulle part dans la maison de mon père, Assia Djebar renoue avec son passé, tente de se réconcilier avec l'homme qui, jusqu'à maintenant, est continuellement présent dans ses pensées comme dans sa vie, ce père qu'elle a aimé et détesté, admiré et rejeté à la fois.