«L'Internet est devenu une jungle et ce n'est pas bon», a grondé, hier, mardi, la commissaire chargée de la protection des consommateurs, à l'adresse des représentants de la profession réunis pour une table ronde à Bruxelles. Se connecter sur l'Internet, c'est renoncer à l'anonymat, souligne la représentante de l'UE. Les internautes ne sont pas toujours conscients que les sites qu'ils visitent, leurs achats en ligne, les informations fournies sur les réseaux sociaux permettent à des entreprises de collecter des données sur eux et de les agréer pour constituer des profils. Ceux-ci sont ensuite utilisés, par exemple, pour cibler la publicité. «Tout ça c'est de l'argent, beaucoup d'argent», souligne-t-elle. «Mais les gens n'en sont pas conscients. On ne sait pas qui collecte quoi et à quelles fins.» «La situation actuelle n'est pas satisfaisante», a-t-elle encore averti. Et de poursuivre : «Les droits fondamentaux des consommateurs en termes de transparence, de contrôle et de risque sont violés et cela ne peut plus durer». La Commission européenne a donc sommé les professionnels de l'Internet de discipliner la collecte d'informations personnelles sur les internautes à des fins commerciales. Elle pointe notamment du doigt les moteurs de recherche comme Google, les réseaux sociaux en ligne comme Facebook, les sites de commerce en ligne comme Ebay, les opérateurs comme Telefonica.