15 000 abris précaires dans le chef-lieu et autant dans la périphérie de la ville. Un chiffre qui reflète le malaise que vit Jijel en matière de logement. Pourtant, depuis 1996, des logements construits par la Cnep et l?Opgi sont prêts, mais ne sont toujours pas livrés. En effet, l?Opgi de Jijel, à lui seul, a réalisé plus de 10 000 logements sociaux, toutefois, le nombre de clefs cédés ne dépasse pas 10 % de ce qui a été construit. Ce qui cause à cette entreprise un manque à gagner annuel estimé à 17 milliards de centimes. A qui les donner ? s?interroge ce jeune issu du «pays». «Les gens n?ont pas d?argent, il leur faut payer une caution. Ils ont fui leurs villages laissant derrière eux tout ce qu?ils possédaient. S?ils veulent revenir chez eux, il faudra alors leur accorder des subventions pour qu?ils reprennent leurs activités essentiellement agricoles. Ils devront aussi payer les travaux de réfection d?un bâti abandonné dix années auparavant. En outre, les pouvoirs publics devront rétablir l?électricité, restaurer les voiries et bien d?autres choses afin que ces villages redeviennent habitables. Ce qui reviendrait plus cher que de leur offrir un logement social.» En attendant , la situation reste bloquée alors que les bidonvilles qui prolifèrent promettent des lendemains redoutables avec tout ce qu?ils recèlent comme problèmes sociaux. «Ce sont de véritables bombes à retardement.»