Objectivité n Le Président sahraoui a appelé le gouvernement espagnol à renoncer à «l'ambiguïté » de sa position à l'égard du conflit du Sahara occidental. «L'Espagne devrait se départir de sa position ambiguë, exiger le respect du droit international et faire pression sur le Maroc pour l'amener à mettre fin à sa stratégie continue de violation des droits de l'homme dans les territoires sahraouis occupés», a déclaré le dirigeant sahraoui à un groupe de journalistes espagnols. Le Président de la Rasd et Secrétaire général du Front Polisario, Mohamed Abdelaziz, qui a appelé à plus de «transparence» dans la position du gouvernement espagnol, a estimé que l'Espagne devrait profiter de sa présidence tournante de l'UE durant le premier semestre 2010 pour inscrire le conflit du Sahara occidental dans l'agenda des pays européens. Tout en rappelant que l'Espagne «détient en grande partie la solution du conflit», le Président Abdelaziz dit «ne pas trouver d'explications à l'ambiguïté du gouvernement socialiste de Zapatero», auquel il a demandé de «cesser sa politique de concessions au Maroc». Il a souhaité, par ailleurs, que soit exigé le respect des droits de l'homme par le Maroc dans le rapport que doit présenter, mardi prochain, le nouvel envoyé personnel du Secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross, devant le Conseil de sécurité. Dans ce sens, il a demandé également que le rapport doit inclure l'extension des compétences de la Minurso afin de garantir le respect des droits de l'homme dans les territoires sahraouis occupés, et mentionner «l'exploitation illégale par le Maroc des ressources naturelles du Sahara occidental». Pour le dirigeant sahraoui, le Front Polisario «est prêt à négocier tout ce qui devrait conduire à une solution pacifique du conflit», mais a tenu à préciser que le «seul principe auquel il n'est pas disposé à renoncer, c'est bien le droit du peuple sahraoui à décider librement de son destin à travers la tenue d'un référendum d'autodétermination». La visite des journalistes espagnols dans les territoires sahraouis rentre dans le cadre de la nouvelle édition de «La colonne des 1 000» pour dénoncer le «mur de la honte» qui sépare le Sahara occidental. Plus de 2 500 personnes, venues de plusieurs pays, dont 1 500 d'Espagne, se sont rendues dans les campements de réfugiés sahraouis pour former une chaîne humaine face à ce mur, symbole de l'occupation marocaine, pour demander son démantèlement et exiger la tenue d'un référendum d'autodétermination pour le peuple sahraoui. Explosion devant le mur de la «honte» l Deux jeunes sahraouis ont été blessés, hier, vendredi, par l'explosion d'une mine antipersonnel près du mur marocain de séparation au Sahara occidental lors d'une manifestation dénonçant «le mur de la honte». L'explosion s'est produite au moment où des jeunes Sahraouis ont tenté d'enlever le grillage entourant le mur lors d'une manifestation à laquelle ont participé 3 000 personnes pour dénoncer ce mur de séparation. Lors de cette manifestation à laquelle a appelé l'Union nationale des femmes sahraouies (Unfs), les participants ont dénoncé la construction de ce mur long de 1 700 km, entouré par des mines anti-personnel tout au long du rempart. «Sept millions de mines anti-personnel sont implantées tout au long de ce mur», a indiqué un responsable de l'organisation Landmine Action qui s'occupe du déminage. Lors de cette manifestation, les participants ont appelé à la destruction du mur et scandé des slogans pour permettre au peuple sahraoui d'exercer son droit à l'autodétermination. La présidente de l'Union nationale des femmes sahraouies (Unfs), Fatma Mehdi, a souligné que cette manifestation a été organisée après le «grand succès» qu'elle a eu l'année dernière.