Résumé de la 8e partie n Pour sauver l'aîné de ses petits, maman corbeau donne au prince le moyen de recouvrer la vue, et ce dernier la récompense en lui offrant une gazelle... Le combat dura trois jours, au bout desquels le Noir commença à donner des signes de fatigue, et les jeunes femmes voyaient venir l'instant où elles allaient tomber entre les mains du roi. Le quatrième jour une des servantes qui, d'une chambre haute, regardait le combat qui se déroulait en bas devant la porte, s'approcha de la fenêtre — Je sens l'odeur de mon maître, dit-elle. — Ton maître est mort, dit Blanche-Colombe, et bientôt nous serons toutes esclaves. La servante s'éloigna, revint. — Je sens l'odeur de mon maître, dit-elle. Et presque aussitôt, au bout de l'horizon, parut une silhouette, d'abord petite et indécise ; mais, à mesure qu'elle s'approchait, elle devenait de plus en plus distincte et tous, à la fin, reconnurent le prince. Le roi était éberlué, car il était convaincu que son fils, avec ses yeux crevés, avait été dévoré par les bêtes sauvages dans le désert ; mais le prince était là, devant lui, et manifestement avait recouvré la vue. Les soldats du roi étaient épouvantés, car ils savaient que le fils du roi était un guerrier intrépide. Celui-ci, découvrant ce grand déploiement de force et le Noir qui, devant la maison, abattait les assaillants par centaines mais visiblement était épuisé, attaqua furieusement par-derrière. Hita, le voyant entouré d'ennemis, appela à son secours les génies de son père. Aussitôt s'éleva une épouvantable tempête : pluie, grêle, tonnerre et éclairs se déchaînèrent, le ciel devint noir, de véritables rivières coulèrent dans les chemins et... le roi des génies parut avec son armée. Ils eurent tôt fait de tailler en pièces les soldats qui fuyaient en désordre devant eux. De leur palais, le roi et la reine voyaient leur armée fondre sous les coups du Noir et des génies comme neige au soleil. Blanche-Colombe, Aïcha des Roums et Hita Col d'Argent accueillirent le prince avec des larmes et des transports de joie. Celui-ci réunit les conseillers du royaume, exposa devant eux tous les forfaits de son père et de sa belle-mère à son encontre et leur demanda de statuer sur le sort qui devait leur être réservé. Tous les sujets du roi avaient peur que la victoire du prince ne fût éphémère et que leur maître, revenu bientôt sur le trône, ne les fit livrer au supplice s'ils rendaient un verdict trop sévère. — Tu dois leur pardonner, dirent-ils tous, sauf deux : un vieillard et une vieille femme qui, jugeant que la conduite du roi et de sa femme avait été odieuse, dirent — Tu dois les mettre à mort. Le prince fit alors chauffer un énorme bac plein d'eau, qui bientôt devint brûlante : — Qu'on y jette tous les conseillers, dit-il, ils sont indignes de leur charge, car ils ont décidé par peur et non point selon l'équité. Quant à ces deux-là, qu'on leur remette une caisse de pièces d'or chacun. Puis Hita lança des formules incantatoires contre le roi et la reine, qui aussitôt devinrent pierres. Le prince hérita du royaume de son père et il vécut des années heureuses dans son palais avec Blanche-Colombe, Hita Col d'Argent et Aïcha des Roums.