Résumé de la 7e partie n Le prince part à la chasse avec son père qui l'assoiffe, et lui demande d'échanger ses yeux contre de l'eau... Au haut de l'arbre nichaient un corbeau et ses petits, qui eux-mêmes, depuis plusieurs jours, n'avaient trouvé aucune nourriture dans ces lieux déshérités. Au bout du troisième jour, un des petits corbeaux, qui mourait de faim, dit à sa mère : — Il y a là au pied de l'arbre un cadavre, qui, depuis trois jours, n'a pas bougé. Pourquoi n'allons-nous pas nous en repaître ? — Garde-t-en bien, dit la mère. C'est un homme. — Mais c'est un cadavre ? — Qu'en sais-tu ? Il fait le mort, mais peut-être n'est-ce qu'un stratagème pour vous attraper. Rappelle-toi bien ce que je vais te dire : jamais, tu entends ? jamais n'aie confiance dans les hommes. Les petits corbeaux attendirent encore un jour, puis, comme l'homme au pied de l'arbre ne bougeait pas et que la faim les torturait, ils décidèrent de dévorer le cadavre. — Attendez ! dit la mère. L'un de vous va descendre, tiens... Toi qui es le plus grand, tu vas donner à l'homme trois coups de bec dans le genou. S'il n'a pas réagi, tu lui becquetteras le ventre, puis le menton et, seulement si rien en lui n'a bougé, tu lui attaqueras les yeux. Alors, s'il reste inerte, il est vraiment mort. Le petit corbeau descendit, s'en prit d'abord aux genoux du prince, qui ne bougea pas, à son ventre, puis à sa barbe, sans que le corps donnât signe de vie. Quand il porta le bec vers un des yeux, le jeune homme brusquement se saisit de lui. La mère corbeau, qui regardait du haut de l'arbre, aussitôt s'écria — Pitié ! c'est mon aîné ! Relâche-le. — Je le relâcherai, dit le prince, quand tu m'auras trouvé un remède pour mes yeux. — A l'endroit où tu es, dit la mère, il y a de l'herbe. Arrache-la, puis applique à ton œil gauche celle qui viendra dans ta main droite, et à ton œil droit celle qui sera dans ta main gauche. Le prince ft comme la mère corbeau avait dit. À peine se fut-il passé l'herbe sur les yeux qu'il recouvra la vue. Il regarda autour de lui : de son père il ne restait que les traces des chevaux sur le sol. Il relâcha le petit corbeau, qui, tout de suite, voleta et s'enfuit à tire-d'aile. Il alla ensuite chasser dans les environs et ramena une gazelle, qu'il laissa à la mère corbeau pour qu'elle pût apaiser la faim de ses enfants pendant quelques jours. Puis il s'en retourna à pied vers la ville, où il savait que Blanche-Colombe, Aïcha des Roums et Hita Col d'Argent l'attendaient dans l'inquiétude. Le père, entre-temps, était revenu et avec la reine il se réjouissait d'être enfin débarrassé du prince. — Je l'ai laissé dans le désert, disait-il ; avec ses yeux aveugles, il ne pourra aller nulle part et les bêtes le mangeront. Ensuite il se rendit dans la maison de son fils, afin d'en ramener les trois jeunes femmes. Mais à la porte il trouva le lion qui en interdisait l'entrée. II retourna dans son palais et en ramena son armée au grand complet. Quand celle-ci se présenta devant la maison, le Noir en sortit pour lui barrer le chemin. Il tenait à la main un sabre qui, à chaque coup, faisait voler quatre-vingt-dix-neuf têtes, mais l'armée du roi était innombrable et, chaque fois que le Noir abattait une rangée de soldats, d'autres se présentaient, aussi nombreux que des sauterelles. (à suivre...)