C'est son courage et son comportement viril qui va valoir à Dihiya le surnom arabe de La Kahina, c'est-à-dire prêtresse, voire sorcière. Elle appartenait à la tribu des Djarawa et selon certains auteurs, elle aurait été juive : en réalité, on ne connaît pas la religion de la Kahina et elle pouvait être aussi bien chrétienne, (les auteurs arabes lui donnent pour parents, Matiya et Tifan, déformation de Mathieu et Théophane), que païenne. Selon les auteurs musulmans, c'est la mort de Kusila qui la pousse à déclarer la guerre aux Arabes. Mais en réalité, elle a dû déjà participer, aux côtés du prince berbère, à la bataille de Tehuda durant laquelle ‘Uqba a été tué. Elle livre sa première grande bataille en 688-689, arrêtant le gouverneur arabe H'asân ben Nu'mân, chargé par le calife Abd el-Malik de contenir la révolte aux Aurès. Le choc a lieu sur l'oued Nini, au Nord de Khenchla, les troupes de La Kahina, prenant en aval, les armées arabes en les taillant en pièces. Les arabes sont obligés de quitter la région pour se réfugier dans la province de Tripoli. Mais la victoire est éphémère puisque en 698, H'asân ben Nu'mân revient en force et réussit à disperser les troupes de La Kahina qui va continuer le combat jusqu'au bout. Elle sera tuée à Tarfa, non loin de Tobna, devant un puits qui, depuis porte son nom : Bîr al-Kahîna, le puits de La Kahina.