Cause La condition de la femme reste encore un sujet d?actualité, sensible. D?où l?intérêt que Sonia porte à cette réalité. La comédienne et metteur en scène a assuré, une fois encore et pour la troisième fois, une pièce théâtrale. Sa nouvelle création, intitulée Bla zaâf (sans se fâcher), présentée à la salle El-Mougar, aborde un sujet aussi vieux que le monde : celui des relations hommes-femmes. La pièce traite de la condition de la femme dans une société où l?homme se veut maître absolu et incontesté de toutes les situations ; elle développe ce vécu à travers des scènes de la vie quotidienne. Il s?agit, en fait, d?un état des lieux de la condition féminine, un constat sans complaisance qui passe en revue les diverses contradictions de la société algérienne à travers le vécu antagonique hommes-femmes dans leurs rapports à la famille, à l?éducation et au travail, autour des dogmes et des interdits érigés en règle par le Code de la famille. L?on constate d?emblée que Sonia s?est investie, encore une fois, dans un théâtre militant. L?on se rappelle que son militantisme pour la condition de la femme algérienne s?est traduit dans d?autres pièces qu?elle a elle-même mises en scène, comme Hadria oua El-Haouas et Nuit de divorce, où elle a singulièrement mis l?accent sur ses convictions quant à la justesse de la cause défendue, où elle a donc fait ressortir son militantisme féministe. Bla zaâf est un projet théâtral proposé à Sonia par les associations féminines Rafd et Femmes en communication. Sonia a accepté de mettre en scène la pièce parce qu?elle est foncièrement attachée à ses convictions féministes. La pièce, écrite par Nadjet Taïbouni, s?inscrit dans le cadre d?une action de sensibilisation aux droits des femmes à travers les médias et l?art afin de toucher un large public et lui faire prendre conscience de la nécessité de la promotion des droits et de la citoyenneté de la femme. Sonia a traité le sujet d?une manière élaborée, juste et artistique, en mettant en scène six personnages : trois jeunes hommes et trois jeunes femmes qui reproduisent autour d?un septième personnage, la grand-mère, des scènes de la vie de tous les jours. Et autour de ces quotidiennetés mouvementées viennent se tisser des relations conflictuelles, exacerbées par les sacro-saintes traditions. Les séquences scéniques, vivantes et probables, sont fidèles à la réalité qui, saisissante, définit dans un langage expressif les rapports hommes-femmes. Quant au jeu scénique, il est fluide. La pièce est un projet soutenu et dirigé par Rafd et Femmes en communication, deux associations pour la revendication et la promotion des droits de la femme algérienne, subventionnées par la Commission européenne. A l?origine, la subvention devait permettre de créer une maison des femmes. Dans l?impossibilité de la réaliser pour des raisons logistiques, l?option a été prise de produire, pour ne pas perdre le bénéfice du financement, une pièce de théâtre et onze émissions radiophoniques en français, en arabe et en tamazight lors desquelles seront abordés plusieurs thèmes inspirés de la réalité de la femme en Algérie.