Résumé de la 3e partie n Leurs parents décédés, les deux jeunes gens vivent du produit de la chasse du frère. Mais la beauté de la jeune fille éveille la jalousie de la vieille settout... Quand Aziz rentra, il trouva sa sœur toute triste. — Es-tu malade ? lui demanda-t-il. — Non. — Pourquoi es-tu si triste ? — Mon frère, dit-elle, si tu m'aimes, apporte-moi du lait de lionne dans la peau d'un de ses petits. Etonné d'une demande aussi étrange, le jeune homme alla trouver le sage de la ville, pour lui demander conseil. — Mon fils, une méchante sorcière est entrée dans ta maison. Mais prends huit béliers et va ! Marche dans la forêt jusqu'à ce que tu rencontres l'antre de la lionne : tu y verras ses sept lionceaux. Elle-même n'y sera pas parce qu'elle sera partie chasser pour ramener de quoi manger à ses petits. Prends sept moutons et jettes-en un à chaque lionceau. Quand la lionne rentrera, elle dira : si celui qui a ainsi traité mes enfants se montre, je lui accorderai tout ce qu'il demandera. Alors montre-toi, jette-lui le huitième mouton et demande-lui ce que tu veux. Le jeune homme fit comme le vieux sage avait dit. Il se rendit dans la forêt avec huit moutons, trouva l'antre de la lionne, y vit sept lionceaux, jeta à chacun un bélier et attendit. La lionne ne tarda pas à paraître. Dès qu'elle arriva, elle vit les restes du festin que ses enfants venaient de faire, regarda partout autour d'elle et, ne voyant personne, dit à ses petits : — Si celui qui vous a ainsi rassasiés se montre, je fais vœu devant Dieu de lui accorder tout ce qu'il demandera, fût-ce le lait de mes mamelles ou un de vous. De l'anfractuosité où il se tenait caché, Aziz aussitôt sauta au milieu de l'antre — C'est moi, dit-il. En même temps il jeta le dernier mouton devant la lionne qui, affamée, se jeta dessus et en un instant le dévora. Quand elle eut fini, elle se tourna vers Aziz — Que désires-tu ? — Du lait de tes mamelles. — Tu l'auras. — Dans la peau d'un de tes petits, continua Aziz. La lionne poussa un rugissement, qui ébranla l'antre et fut entendu dans toute la forêt. — Si je ne t'en avais pas fait le serment par Dieu, je vous aurais dévorés, toi et les hommes du pays où tu vis. Mais maintenant il est trop tard. Alors éloigne-toi. Prends un des lionceaux et va très loin. Quand tu voudras t'arrêter, pousse plus loin encore car, quand tu tueras mon petit, si un seul de ses cris me parvient, je te mangerai et mangerai tous les hommes du pays où tu vis. Quand tu reviendras, tu trairas mon lait par-derrière, pour que je ne voie pas la peau de mon petit. Alors je rugirai trois fois. Au troisième rugissement, si je te trouve encore devant moi, je te dévorerai. Aziz emporta le lionceau, le tua, le dépeça, revint avec sa peau et commença à traire du lait de la lionne par-derrière. Elle rugit une fois... deux fois... A la troisième elle se retourna, elle allait d'un coup de patte mettre en morceaux le jeune homme et le dévorer. Il eut juste le temps de sauter sur son cheval et de partir au galop. (à suivre...)