Résumé de la 3e partie n Les trois enfants retrouvent les leurs. Le sultan, leur père, les accueille chez lui sans les reconnaître. Seules Settout et les deux premières épouses du sultan, devant une telle beauté, se doutent de quelque chose... Même si tu as raison, dirent les deux femmes, nous comptons sur toi pour chasser d'ici les étrangers ; car nous n'ignorons pas que le sultan est déjà épris de la jeune fille et qu'il songe probablement à l'épouser. Settoute alla tout de suite à la maison des trois adolescents. Elle frappa à la porte et, lorsque la fille lui ouvrit, elle jeta un coup d'œil circulaire dans l'appartement, puis déclara à brûle-pourpoint : Cette demeure est bien jolie, mais il lui manque la cavale gravide aux dix poulains. Et, sans s'attarder davantage, elle s'esquiva, abandonnant la jeune fille dans une immense perplexité. Elle demeura dans cet état jusqu'au retour de son frère aîné. Qu'as-tu, ma sœur, à être si songeuse ? lui demanda-t-il. Alors, la jeune fille laissa échapper de sa poitrine un grand soupir d'envie. — Mon frère, dit-elle, nous avons une maison bien jolie, mais il nous manque la cavale gravide aux dix poulains. J'aimerais tant l'avoir dans notre enclos. Mais où peut-elle bien être ? Puisque tu la désires, je vais questionner le mors magique. ll saura bien nous indiquer l'endroit où elle se trouve. Et prenant le mors d'or, il l'interrogea. Oui, fils de roi, répondit le mors, je sais où se trouve la cavale gravide aux dix poulains. Elle paît dans la grande prairie au-delà des sept mers, et personne, à ce jour, ne l'a encore possédée ; car éclairs sont ses pattes antérieures, et vent ses pattes postérieures. Cependant, je vais t'indiquer la manière de l'avoir dans ton enclos. Va chez le forgeron et dis-lui de te confectionner un pieu d'or. Quand le pieu sera ouvragé, plante-le au milieu de ton enclos, et, le lendemain, à ton réveil, tu y trouveras la merveilleuse cavale avec ses dix poulains. Le jeune homme suivit à la lettre les conseils de Baba-Morjan. L'homme de forge lui fabriqua prestement un pieu d'or. ll le planta au mitan de son enclos, et, le lendemain matin, la cavale gravide et ses dix poulains devenaient effectivement sa propriété. Cette fabuleuse acquisition laissa bouche bée les habitants de la ville qui, d'émerveillement, délaissèrent plusieurs jours leurs affaires. Quant aux deux méchantes épouses du sultan, elles n'éprouvèrent qu'affolement et désarroi. Transies de peur à l'idée que les trois étrangers étaient véritablement les enfants de leur ancienne rivale, elles pressèrent la vieille Settoute d'imaginer une autre ruse pour les chasser de la ville. Settoute, qui connaissait plus d'un tour, retourna aussitôt auprès de la jeune fille et lui déclara tout de go : — Cette demeure est bien jolie, mais ne le serait-elle pas plus si du nombre de ses habitants Hadd-Ezzine (1) était comptée ! Et, comme la fois précédente, elle s'esquiva sans fournir d'autres explications. La jeune fille, qui croyait que plus rien maintenant ne manquait à sa maison, demeura songeuse. Elle pensait combien cette inconnue nommée Hadd-Ezzine devait être radieuse, et comme elle serait heureuse de l'avoir pour belle-sœur. (à suivre...) 1. Hadd-Ezzine : limite extrême de beauté.