Résumé de la 7e partie n Surcouf prend le commandement du navire «Confiance» et, pour sa première sortie, il est confronté à la «Sybille», un navire anglais... L'enseigne pâlit. — Mais, capitaine, ils vont nous faire prisonniers. Nous allons nous retrouver aux pontons ! Il faut dire que les pontons sont le cauchemar général. Obligés de traiter les corsaires en prisonniers de guerre, les Anglais se vengent en les enfermant dans des conditions inhumaines. Les pontons sont de vieux navires sans mâture, mouillés dans les estuaires. Les marins sont entassés dans la cale, vêtus seulement d'un pyjama de forçat. Ils sont si serrés que, la nuit, quand ils dorment, ils doivent se retourner tous en même temps. Surcouf rassure l'équipage du canot : — N'ayez crainte. Je vous échangerai à la première occasion et vous serez largement récompensés. Le plan s'exécute. La chaloupe coule. La «Sibylle» met un canot à la mer pour secourir ceux qu'elle croit être ses compatriotes et Surcouf en profite pour mettre toutes les voiles ! La «Confiance» est bientôt hors de portée. Un peu plus tard, le hasard met sur sa route un puissant navire marchand presque aussi bien armé qu'un bateau de guerre : le «Kent». Malgré l'énorme disproportion des forces, Surcouf décide l'assaut et harangue ses hommes. Cela semble de la folie et telle est bien l'opinion des Anglais. Le «Kent», en plus de son chargement, transporte des passagers et des passagères : son capitaine fait monter les dames sur le pont pour leur montrer «comment on coule un corsaire français». Surcouf manœuvre avec une habileté diabolique pour éviter les salves de son adversaire et parvient à se placer contre lui : l'abordage peut commencer. La différence de taille entre les deux bateaux est telle que, pour aller sur le pont du «Kent», les marins de la «Confiance» doivent passer par le haut des mâts ! Le combat est furieux. Les huniers français bombardent de grenades leurs adversaires. Ceux-ci ont sorti leurs canons des cales et tirent à la mitraille sur les assaillants. Des adversaires tombent à la mer enlacés et continuent à se poignarder dans l'eau. Mais la mort du capitaine anglais sème la panique sur le «Kent» et l'équipage ne tarde pas à se rendre. Les prisonniers seront, bien entendu, échangés contre l'enseigne de vaisseau et les marins de la chaloupe. La prise du «Kent» a un retentissement considérable. Surcouf est désormais la terreur des Anglais, qui le surnomment «l'Ogre du Bengale». Au cours de la même campagne, la «Confiance» fait d'autres prises moins héroïques, mais tout aussi rentables. Et c'est chargée d'un butin fabuleux qu'elle rentre à Port-Louis. Les armateurs pressent Surcouf de repartir et lui proposent un pont d'or. Ce dernier refuse : il rentre en France. Il n'a pas oublié Marie-Catherine. Au cours de toutes ses expéditions, il n'a jamais cessé de penser à elle. Maintenant qu'il est riche, il va l'épouser ! La rentrée d'un corsaire est presque aussi périlleuse que ses combats. Chargé de ses trésors, il doit à tout prix éviter l'ennemi. Justement, début avril 1801, peu après le tropique du Cancer, la «Confiance» est prise en chasse par deux frégates anglaises. Alourdie par sa précieuse cargaison, elle perd du terrain. Surcouf a alors recours à la méthode utilisée en pareil cas, il fait jeter par-dessus bord tous les canons, sauf un, pour appeler en cas de détresse, puis le mobilier et les accessoires non indispensables et, enfin, les canots de sauvetage. (à suivre...)