Résumé de la 53e partie n Après avoir rappelé les événements qui ont conduit au décès de Charles Lafarge, le procureur, dans son réquisitoire, rend hommage à la science qui a démasqué sa femme. Dans l'après-midi, l'accusation appelle à la barre les médecins de Brive, Albay et Massenat, qui ont procédé à l'autopsie de Charles Lafarge. Comme le procureur a parlé du «développement prodigieux» des sciences chimiques dans l'établissement de la culpabilité de l'inculpée, leur témoignage est capital. Les deux médecins commencent par expliquer comment ils ont procédé : énucléation de l'estomac, extraction du contenu, découpage de certaines parties… Des détails qui suscitent le dégoût du public, mais qui laissent froide Marie, qui n'arrête pas d'agiter son éventail. Après leur entrée en matière, les deux médecins décrivent l'autopsie. «Nous avons d'abord soumis les produits suspects à l'analyse, le lait de poule, la panade et l'eau de fleurs d'oranger. L'action de l'hydrogène sulfuré a produit un dépôt jaunâtre qui se dissout dans l'ammoniaque…» Le président demande. — que signifie cette réaction ? — cela signifie une présence certaine d'arsenic ! — la dose est-elle mortelle ? — oui… Les médecins parlent ensuite des vomissements. — nous les avons soumis au même produit. — ont-ils réagi de la même façon ? — oui, mais la teinte jaunâtre était légère… — qu'est-ce que cela peut signifier ? — que la dose d'arsenic était moindre ! Il est ensuite question de l'estomac. — nous avons analysé les membranes découpées et une partie de son contenu, et nous avons relevé un sédiment jaunâtre… Nous avons tenté de le chauffer, en le mélangeant au charbon de bois, mais malheureusement, l'éprouvette a explosé, nous n'avons pas pu continuer l'expérience. Mais le dépôt jaunâtre est une preuve incontestable de présence d'arsenic et, nous pouvons le dire, en doses importantes ! Le président insiste. — donc, vous pensez que Charles Lafarge a été empoisonné ? — oui, votre honneur. Les doses d'arsenic étaient suffisantes pour entraîner sa mort. Il est ensuite question de la mort-aux-rats et du poison que le jardinier, par crainte d'être accusé, a enterré dans le jardin. — Avez-vous procédé à leur analyse ? — oui votre honneur. — et quelles sont vos conclusions ? — ce soi-disant poison n'était que de la farine ! Autrement dit, on a substitué au poison de la farine pour pouvoir utiliser le vrai poison ! Les deux médecins, conscients d'avoir ébloui par leur exposé le tribunal, achèvent leur déposition. (à suivre...)