Si la fièvre porcine a vidé les stades de Mexico de leurs publics à l'occasion du déroulement des rencontres de championnat sur décision de la Fédération mexicaine de football en accord avec les autorités sanitaires, le huis clos instauré par les instances de notre football a vidé Alger de toute manifestation footballistique en public. Jeudi, deux belles affiches étaient au programme de la 28e journée avec de gros enjeux puisque d'un côté la JS Kabylie, qui se déplaçait à El-Harrach, voulait prendre provisoirement la tête du championnat alors que son adversaire cherchait à tout prix à assurer son maintien parmi l'élite. Même objectif d'ailleurs pour le NA Hussein Dey qui accueillait dans son antre de Zioui l'USM Alger pour le 10e derby à huis clos de la capitale ! Quelle tristesse et quel gâchis pour tous ces matchs qu'on liquide comme une corvée, alors que sous d'autres cieux (à Londres ou à Buenos Aires, là où plusieurs clubs se côtoient tout le long d'une même saison), les derbys sont l'objet d'un engouement sans pareil, un spectacle et une rentabilité économique loin d'être négligeable. Et comme un malheur ne vient jamais seul, la commission de discipline de la Ligue nationale de football (LNF) vient d'infliger quatre matchs à huis clos pour le RC Kouba qui terminera la saison sans ses supporters et donc jouera le derby contre le NAHD devant des gradins vides. De plus, et à quelques encablures du professionnalisme, il est regrettable de voir dans quelles conditions et dans quels stades se déroulent les rencontres à Alger à l'image de ces deux vieilles enceintes de Zioui et du 1er-Novembre-1954 de Mohammadia dépassées par le temps et ne répondant à pratiquement aucune norme d'un stade moderne digne de la capitale.