L'hydromancie et la divination par les miroirs semblent avoir été pratiquées très tôt au Maghreb. On ne dispose pas de témoignages antiques, mais on sait par le géographe arabe Al-Bekri (XIe siècle) que même les populations chrétiennes les pratiquaient : ainsi, il y avait, selon le géographe, un miroir magique dans une église de Sicca Vénéria (el-Kef, en Tunisie) où on pouvait lire l'avenir. Au XIVe siècle, Léon l'Africain écrit à propos des devins de Fès au Maroc : «Ils mettent de l'eau dans une terrine vernissée et jettent dans cette eau une goutte d'huile. Celle-ci devient translucide et les devins disent y voir ainsi que dans un miroir des bandes de diables arrivant les uns après les autres, comme les unités d'une armée quand elles vont planter leurs tentes. Certains de ces diables cheminent par mer, les autres par terre. Quand le devin voit qu'ils sont au repos, il leur demande ce sur quoi il veut être informé et les démons lui répondent par des signes qu'ils font avec la main ou avec l'œil.» Plus loin, Léon l'Africain ajoute : «Ces devins mettent parfois de la terre entre les mains de quelques enfants de huit ou neuf ans et lui demandent s'il a vu tel ou tel démon et l'enfant, naïvement, répond : «Oui.» Mais ils ne le laissent pas parler tout seul.