L'hydromancie est une technique qui consiste à lire l'avenir dans l'eau. C'est ce que les auteurs arabes appelaient anad'ar fî al miyâh ou «la vision dans l'eau». Une discipline plus large est désignée par le terme technique de lécanomancie qui est la divination à partir des ondulations sur une surface liquide (eau, mais aussi huile, miel, lait et même sang) ainsi que sur les miroirs. D'ailleurs, la divination par l'eau est souvent liée à celle des miroirs. C'est ainsi qu'on parle de anad'ar fî al maraya w al-miyâh, la divination par les miroirs et l'eau. Les liquides semblent avoir été, dans l'Arabie préislamique, un véhicule du sacré. Ainsi, au cours du pacte dit H'ilf al-Fud'ûl, que les clans des ‘Abd al-Dâr ont passé avec leurs alliés, les contractants ont plongé les pierres sacrées dans une écuelle d'eau, puisée dans la source de Zemzem et ont bu cette eau. Leurs adversaires, les Banû ‘Abd Manâf, eux, ont plongé leurs mains dans une bassine remplie d'huile odorante (t'ib), placée devant La Kaâba. C'est pourquoi le pacte qu'ils ont passé est appelé H'ilf al-Mut'ayyabîn ou «pacte des parfumés». Ici, l'eau et l'huile odorante ne sont que des substituts du sang. Car, une fois les pactes conclus, on procédait à des sacrifices sanglants, on recueillait ensuite le sang et on en enduisait les pierres sacrées sur lesquelles on prêtait serment.