Résumé de la 58e partie n Comme un coup de tonnerre dans un ciel serein, le rapport des deux nouveaux experts indique qu'aucune trace d'arsenic n'a été décelée dans les restes analysés. C'est d'abord la stupéfaction dans la salle, puis ce fut un tonnerre d'applaudissements et une explosion de joie. — Bravo, bravo ! — Libérez Marie Lafarge. Les journalistes se précipitent pour rejoindre Bordeaux où se trouve le bureau de télégraphe le plus proche. Marie Lafarge, elle, a joint les mains et levé les yeux au ciel, dans un geste de prière. On la voit murmurer quelque chose, sans doute récite-t-elle effectivement une prière. Quant à son avocat, me Paillet, il pleure littéralement de joie. La cour est prise au dépourvu. — la séance est suspendue ! crie le procureur. Et la cour se retire, au milieu d'un brouhaha. L'avocat va rejoindre Marie. — c'est gagné ! — c'est grâce à vous, mon cher maître ! — c'est grâce à la science, soyons heureux que les choses aient pris cette tournure ! Mais la joie de l'avocat est de courte durée. Profitant de la suspension de séance, le procureur a pris le temps de lire les derniers ouvrages de toxicologie, notamment ceux d'Orfila, dont le nom a été prononcé à plusieurs reprises. C'est ainsi qu'il apprend que dans certains cas, l'absence d'arsenic dans un estomac ne signifie pas que l'individu n'a pas absorbé d'arsenic, il faut le chercher aussi dans les autres organes, notamment dans le foie. Fort de cet argument, le procureur décide de remettre en cause le rapport des deux derniers experts. Il croit que leur rapport est un rapport de complaisance, fait uniquement pour s'éviter les humiliations auxquelles ont été soumis les médecins de Brive. A la reprise des débats, me Paillet, fort de son avantage, provoque une querelle avec les médecins de Brive. — vous n'êtes que des incompétents ! vos experts ne sont guère fiables ! incompétents, incompétents ! — nous ne supporterons pas plus longtemps vos insultes ! Le procureur intervient. — silence ! — ça ne peut plus durer ! L'avocat est hors de lui. — par votre faute, une innocente a failli être condamnée. — Taisez vous maître ! — il faut prendre une décision, votre honneur ! Le procureur saute sur l'occasion. — les experts, aussi bien ceux de l'accusation que ceux de la défense, referont l'autopsie ensemble. Nous cherchons ici la vérité et non des satisfactions d'amour-propre. La science doit servir la cause de la justice et rien d'autre…» (à suivre...)