Constat n Les femmes occupent pleinement l'espace socio-économique, mais elles sont faiblement représentées sur le champ politique, a souligné la sénatrice, Mme Zohra Drif-Bitat . Intervenant, hier, lors d'une table ronde sous le thème «La place de la femme dans l'espace public», organisé au centre d'El-Moudjahid, Mme Drif-Bitat, ajoute : «Il est clair que l'espace public pour la femme n'est pas identifié en politique contrairement aux autres domaines socio-économiques». Cela pour dire qu'en Algérie peu de femmes ont investi ce domaine. «Le combat a commencé timidement durant les années 80, mais il n'en demeure pas moins que sa présence reste invisible», a-t-elle encore soutenu. Le pari est loin d'être gagné poursuit-elle, avec un taux de 8% d'occupation de la femme sur la scène politique. Pourtant selon l'oratrice, «c'est le volet politique qui permettra à la femme de s'imposer par l'action et par la parole dans l'espace public pour essayer de faire avancer les choses et d'apporter des solutions aux différents problèmes qui gangrènent notre société». Elle a affirmé que tous les mouvements féminins développés à travers l'histoire de par le monde, ont favorisé l'émergence de la femme dans la gestion des affaires socio-économiques et politiques. Bien plus, «les organisations féminines ont essentiellement donné à la femme la possibilité d'arracher la parole en dehors de la sphère privée». Pour étayer ses propos, Mme Bitat est revenue sur les étapes historiques de l'évolution de la femme en Algérie. C'est pendant la Guerre de libération déjà, que la femme algérienne a commencé à s'imposer. Pour sa part, Mme Saïda Benhabylès, présidente du Mouvement féministe pour la solidarité avec la famille rurale, a affirmé que l'émergence de la femme dans l'espace public a été favorisée par la société civile et le multipartisme. Elle a relevé en outre «qu'il y a un grand décalage entre la participation de la femme dans les domaines socio-économiques et sa présence dans le domaine politique. La femme algérienne, a-t-elle poursuivi, est pourtant imprégnée de valeurs ancestrales de nature à favoriser son émergence sur la scène politique. «Au cours des années de braises endurées par l'Algérie, ce sont les femmes qui occupaient le devant de la scène pour s'élever contre le terrorisme et les tueries», a rappelé Mme Benhabylès. Par ailleurs Mme Nacira Haddad, présidente de l'association des femmes algériennes chefs d'entreprises (SEVE), a souligné qu'il y a une réalité que nul ne peut occulter, «aujourd'hui beaucoup de secteurs, voire d'activités administratives et économiques, dépendent des femmes».