Scène n Tout le jeu est concentré alors dans un lieu unique, et au sein de cet espace clos se déroule l'histoire, se disent des vies et s'échangent des opinions et des visions. La générale de Si tu étais Palestinien…, une pièce entrant dans le cadre de la manifestation «El-Qods, capitale éternelle de la culturel arabe», a été donnée, hier, dimanche, au Théâtre national. Au commencement, l'obscurité, le silence. Le rideau se lève sur un site archéologique où se lève la maisonnée, celle d'une famille palestinienne que l'armée d'occupation israélienne a chassée. Les lieux sont désormais occupés par les militaires quiveillent sur la mission menée par des archéologues. Leur but est de creuser le sol, de le fouiller et de trouver des pierres et autres objets archéologiques attestant de la présence juive et témoignant des vestiges d'une civilisation hébraïque – c'est pour dire et prouver que la Palestine est une terre juive, hébraïque. Alors que les archéologues s'affairaient à leurs fouilles, un commando de révolutionnaires palestiniens font irruption sur les lieux et prennent en otage la mission archéologique. Ils exigent des autorités israéliennes un marché : libérer des détenus palestiniens en échange des otages israéliens. Le lieu est encerclé, et les protagonistes, aussi bien palestiniens qu'israéliens, n'ont pas d'échappatoire. Tout le jeu est concentré alors dans un lieu unique, et au sein de cet espace clos se déroule l'histoire, se disent des vies et s'échangent des opinions et des visions. Israéliens et Palestiniens se trouvent ensemble. Ils se racontent. Les deux parties tiennent chacune un discours propre à son engagement politique et à ses convictions, à son apparence historique et culturelle ainsi qu'à ses idéaux, discours par lequel elle justifie son acte, son idéologie, et son rapport à la terre : la Palestine. Si le combat des fidaiyine palestiniens est considéré par les Israéliens comme étant une action terroriste, les Palestiniens, eux, voient dans leur combat une lutte pour leur liberté. D'où d'ailleurs la question de la cause palestinienne qui, en outre, est soulevée : ce n'est pas une organisation politique et armée dirigée par des membres fanatiques, mais une volonté émanant directement de tout le peuple palestinien qui aspire à la liberté et à l'indépendance. C'est un acte justifié. Tout comme il soulève la question : si nous Arabes étions Palestiniens qu'aurions-nous fait ? Si les Israéliens étaient Palestiniens, qu'auraient-ils fait ? S'agissant du jeu, il s'avère linéaire, uniforme. Il est figé. De surcroît, le jeu se répète et demeure le même. Cela fait que les personnages sont identiques du début à la fin. Ils s'accomplissent à un rythme lent et parfois monotone. En revanche, la scénographie pensée et réalisée par Hamza Djaballah, assisté par Zougar Sofian, est fort démonstrative. Si tu étais Palestinien… a été produite par le Théâtre national. Placée sous la direction de M'hamed Benguettaf, la pièce a été écrite par le Syrien Mamdouh Oudouan et mise en scène par Abbas Mohamed Islam, assisté par Djamel Guermi.