Résumé de la 72e partie n Le juge d'instruction, venu enquêter sur la mort de Gustave Foignies, décide de procéder à son autopsie. Deux heures après, les trois médecins font leur rapport au juge d'instruction Heughebaert. Contrairement à ce qu'affirment le comte et la comtesse, la mort n'est pas due à une apoplexie, puisque le cerveau est intact. A l'inverse, la bouche, la langue, la gorge et l'estomac portent des traces de brûlures. — a quoi pourraient être dues ces brûlures ? — sans doute, à l'absorption d'un produit toxique. — peut-on déterminer la nature de ce produit ? — sans doute, un caustique, peut-être de l'acide nitrique... — est-ce que l'absorption de ce produit aurait pu entraîner la mort ? — oui, et dans des douleurs atroces ! Le juge d'instruction est maintenant convaincu que Gustave est mort d'une mort violente. Comme les médecins ont hésité sur la nature du produit, il fait prélever quelques organes pour procéder à des analyses chimiques : la langue, le larynx, le foie, l'estomac et les intestins. Il les met dans des flacons contenant de l'alcool. Il fait venir les gendarmes de Bury. Tandis que deux emportent les flacons à Tournai, deux autres procèdent à l'arrestation du comte et de la comtesse. Les deux époux protestent. — vous n'avez pas le droit ! — vous êtes soupçonnés du meurtre de Gustave Foignies ! — nous sommes innocents ! Il est mort d'apoplexie ! — rien de plus faux ! Il est mort empoisonné ! On les emmène. Le juge d'instruction interroge les domestiques : les informations qu'ils lui donnent, confirment le comportement suspect du couple. Heughebaert rentre à Tournai et, dès le lendemain, il se rend à Bruxelles pour voir Jean-Servais Stas, chimiste réputé à l'Ecole militaire. En 1850, Stas, un Flamand d'origine, occupait depuis onze ans la chaire de chimie de l'Ecole militaire. Il avait inventé plusieurs appareils et découvert la phlorozine. Comme le laboratoire qu'on a mis à sa disposition, à l'Ecole, est petit, il a installé un laboratoire privé, dans à la rue de Joncourt, à Saint-Gilles. C'était un véritable capharnaüm plein, de la cave au grenier, d'appareils et de récipients. C'est là que Stas a mis au point un procédé pour déterminer la présence d'un alcaloïde dans un cadavre. Dès son arrivée à Bruxelles, le juge d'instruction rend visite à Stas. Il lui expose dans le détail l'affaire Gustave Foignies. — vous avez procédé à une autopsie du cadavre, je suppose. — oui… — et quels sont les résultats ? — nous sommes convaincus que la mort est due à l'absorption d'un produit caustique, en principe de l'acide nitrique. — nous ne pourrons l'affirmer que si les analyses chimiques le confirment ! — c'est pour cela que je viens vous voir, professeur. (à suivre...)