Résumé de la 77e partie n Les analyses de Stas confirment ce que l'enquête a déjà établi : Foignies a été empoisonné à la nicotine. Mais il reste encore quelques vérifications à faire. Le juge d'instruction Heughebaert rapporte les vêtements de Gustave Foignies ainsi que des lamelles de parquet de la salle à manger où il est mort. On analyse les vêtements de la victime, mais comme sa sœur les a longuement lavés, on ne découvre rien de particulier. En revanche, les lamelles de parquet contiennent des traces de nicotine. On examine aussi le pantalon que le jardinier de Bocarmé portait quand il avait aidé son maître à traiter les feuilles de tabac. Par bonheur, il n'a pas été lavé. Soumis à l'analyse, il a révélé des traces de nicotine. Le 8 décembre, on retourne le sol du jardin et on découvre les restes de chats et de canards morts. On les analyse et on découvre, dans les organes des traces de nicotine. Enfin, le 27 février, Stas recourt à une ultime expérience. Il fait absorber de la nicotine à deux chiens, puis, après leur mort, il leur verse du vinaigre dans la gueule. Alors que la gueule de l'une des bêtes restait intacte, l'autre présente des brûlures pareilles à celles qui recouvraient la bouche de Gustave. Le juge d'instruction Heughebaert peut maintenant reconstituer le déroulement du crime. Si le comte et la comtesse de Bocarmé ont fait sortir les enfants de la salle à manger, c'est pour pouvoir rester seuls avec Gustave. Le comte a jeté le malheureux infirme à terre (d'où le bruit de chute de corps entendu par la bonne), il l'a maîtrisé tandis que sa sœur lui a versé de la nicotine pure dans la bouche. Mais Gustave s'est débattu, il a réussi à blesser le comte et le poison s'est déversé. C'est pourquoi la comtesse a lavé le parquet. Quant au comte, il a déshabillé la victime et l'a aspergée de vinaigre pour faire disparaître l'odeur et les traces de nicotine. Quelques jours après, on découvre, sous les lambris d'un plafond du château les appareils employés par Bocarmé pour obtenir de la nicotine. Il porte tous la trace du poison. Le procès des Bocarmé s'ouvre le 27 mai 1851, devant les assises de Mons. Grâce aux preuves avancées par l'accusation, la culpabilité des époux paraît établie. Solidaires jusque-là, chacun se met à accuser l'autre. «C'est mon mari qui m'a obligée à participer au meurtre de mon frère. Je ne voulais pas, mais il a menacé de me jeter dans la rue.» Le comte proteste. «j'ai bien donné de l'extrait de nicotine à mon beau-frère, mais c'est une erreur… Une tragique erreur…» On lui demande de s'expliquer. — j'ai demandé à ma femme d'apporter une bouteille de vin, mais elle s'est trompé, elle a ramené la bouteille qui contenait la nicotine ! Le procureur lui dit sévèrement. — si vous avez préparé cette nicotine, c'est dans un but criminel ! — non, proteste encore le comte, je la destinais à mes parents d'Amérique… Mais personne ne veut lui accorder foi. Au terme des délibérations, le comte est condamné à mort. sa femme, elle, est acquittée. (à suivre...)