Constat n Sur le papier, le discours et le programme du gouvernement en matière d'économie sont très satisfaisants. Sur le terrain il n'y a rien, hormis l'immobilisme, l'inertie et les retards. Reda Hamiani, président du Forum des chefs d'entreprises (FCE), a dressé, hier, un tableau peu reluisant de la situation économique du pays. En effet, intervenant sur les ondes de la Chaîne III, il a indiqué que l'ouverture économique de l'Algérie était mal préparée, d'autant qu'il n'y avait pas eu, au préalable, une mise à niveau des entreprises algériennes. Ainsi, des sociétés étrangères ont pu facilement envahir le marché national, au détriment des entreprises nationales qui peinent à concurrencer l'expérience et le haut niveau atteint par les entreprises étrangères. Dans ce contexte, il a signalé que les multinationales, présentes en Algérie, font d'énormes campagnes publicitaires pour faire connaître leurs produits. «Les PME nationales sont encore fragiles, et l'ouverture économique n'est pas profitable en l'absence d'égalité et d'équilibre entre les entreprises algériennes et les étrangères», a déclaré M. Hamiani. Par ailleurs, il a déploré l'état actuel de l'industrie nationale qui est en nette régression ces dernières années. Ce secteur produisait 20% de la richesse nationale en 2000, alors qu'il ne couvre actuellement que 5%. Dans un autre volet, il a signalé que notre politique de l'emploi est négative. «On a enlevé du travail aux Algériens pour l'attribuer aux étrangers, ce qui a contribué à la hausse du chômage», a-t-il signalé. Abordant la question de l'informel, M. Hamiani a déploré la généralisation de cette pratique malsaine, faisant de l'Algérie une économie de bazar. Actuellement, l'informel détient une grande partie des réseaux de distribution, favorisant ainsi la concurrence déloyale. Selon le président du FCE, l'Algérie compte 700 marchés informels qui échappent à tout contrôle. A cela s'ajoute la contrefaçon qui fait des ravages. Selon lui, les autorités sont impuissantes face à cette situation, et puis elles ferment les yeux sur le commerce informel pour permettre aux jeunes de travailler, mais cela se fait aux dépens de l'économie nationale. «Nous sommes passés de la vente par ‘'cabas'' à la vente par conteneurs», a-t-il regretté. Pour faire face à cette situation, le gouvernement prévoit de mettre en place de nouveaux systèmes de payement, notamment, à travers la généralisation de l'utilisation des chèques, pour mettre fin, ou du moins, réduire la corruption, le clientélisme et autres pratiques néfastes qui rongent le secteur économique algérien. Selon M. Hamiani, les PME sont le pilier de l'économie nationale, par conséquent il faut leur accorder plus d'importance, notamment par l'assouplissement des conditions d'octroi des crédits. En outre, il a appelé à accorder plus de prêts au secteur privé qui produit 75% de la richesse nationale.