Résumé de la 2e partie n Quand les deux associés appellent Red Adair à Gassi Touil, ce dernier sait déjà par l'astronaute Glenn, via la télévision, que l'incendie a pris de l'ampleur... Vingt novembre 1961. Red Adair arrive à Gassi Touil. Dès le premier instant, il sait que ce sera son plus terrible incendie, que c'est le pire moment de sa carrière qui l'attend. La flamme mesure cent trente-cinq mètres de haut, presque le deuxième étage de la tour Eiffel, et elle est visible à trois cents kilomètres à la ronde. La pression du gaz est si forte qu'il ne commence à s'enflammer qu'à vingt mètres de haut. La chaleur est telle que sur cent mètres de rayon le sable a fondu et s'est transformé en sol vitrifié. Mais c'est encore le bruit le plus impressionnant. Aux abords de l'incendie, il est équivalent à celui de dix avions à réaction au décollage. Le sol tremble comme sous le passage d'une centaine de camions. Quant à la chaleur, elle est, bien entendu, intenable. Il est impossible d'approcher, même dans une tenue d'amiante. Ou alors il faudrait être arrosé en permanence par une lance d'incendie. C'est d'ailleurs ce que conclut Red Adair, après son premier examen : — Je ne peux rien faire si je n'ai pas d'eau, énormément d'eau. Les ingénieurs le prennent pour un fou : — Où voulez-vous que nous trouvions de l'eau en plein désert ? — Sous terre. Il y a des nappes phréatiques partout. Vous n'avez qu'à creuser. C'est parfaitement exact. Sous le Sahara, il y a de l'eau, elle est seulement plus profondément enfouie qu'ailleurs. La capter ne présente pas de problème technique, c'est simplement une question de coût. Les responsables de la compagnie font leurs comptes. Red Adair a demandé pour son intervention 30 millions de francs, le forage représente à peu près autant, mais la valeur du gisement de Gassi Touil est évaluée à 5 milliards, chiffres qui, pour être correctement estimés aujourd'hui, doivent être multipliés environ par vingt. Dans ces conditions la décision s'impose. Les responsables de la compagnie reviennent trouver Red Adair : — C'est d'accord. On commence le forage. L'eau est trouvée à huit cents mètres de profondeur. Trois grosses conduites sont posées, qui alimentent deux bassins de 5 000 m3 chacun, d'où partent huit lances d'incendie. Lorsque tout cela est au point, le pompier du pétrole se déclare satisfait. — Maintenant il faut déblayer le chantier. Moi, j'ai du boulot ailleurs. Je reviendrai quand tout sera prêt... Et Red Adair repart, laissant Boots Hansen et Coots Matthews diriger les opérations. C'est un travail épouvantable. Il s'agit de dégager les vingt-cinq tonnes de ferraille qui sont éparpillées autour du puits en flamme. Jusqu'à cinquante mètres, les bulldozers peuvent intervenir, mais après c'est impossible : les pneus fondent, les moteurs ne tiennent pas. Ce sont donc les hommes vêtus d'amiante et arrosés en permanence par les lances d'incendie qui se chargent du travail à la main, dans une température de 200°C, au milieu d'un vacarme infernal et avec le sol qui tremble sous leurs pieds. Ce véritable travail de damnés est interminable. Il ne dure pas moins de cinq mois. Enfin, le 20 avril 1962, Hansen et Matthews estiment que tout est prêt et ils appellent le boss. Il leur répond qu'il arrivera dans une semaine. (à suivre...)