Résumé de la 3e partie n Après cinq longs mois de lutte contre le feu le terrain est enfin déblayé et Red Adair peut procéder à la maîtrise totale... Red Adair arrive à Gassi Touil le 27, pour le dernier acte, celui où tout va se gagner ou se perdre. Son inspection du puits GT 2 lui confirme que les lieux sont parfaitement dégagés, ce qui ne l'empêche pas d'émettre un avis pessimiste : — Il y a des flammèches sur le sol. Je n'aime pas cela. Mais il est trop tard. Je tenterai le coup demain. Le coup en question consiste à souffler la flamme avec une charge de dynamite. Il est à craindre qu'en cas de succès les petites flammes de la base ne rallument aussitôt le feu, tout comme l'étincelle de la pierre allume le briquet... De toute façon, les dés sont jetés. Le lendemain 28 avril, Red Adair se réveille à 4 heures du matin. Il est parfaitement calme au moment d'affronter le plus grand feu auquel l'homme, se soit attaqué. Il prend son petit déjeuner en compagnie de Boots Hansen et Coots Matthews et met sa tenue de pompier : des sous-vêtements de flanelle et une combinaison de gabardine rouge fermée jusqu'au cou. Par-dessus, il endosse une tunique en amiante, puis ses gants et son casque. Ses deux compagnons se sont équipés en même temps que lui et tous trois se dirigent vers le feu, pour un dernier examen. Ils inspectent longuement le terrain, sous le jet puissant de trois lances à incendie qui ne les lâchent pas un instant. Red jette un coup d'œil sur ces flammèches qui l'inquiètent, puis il quitte les lieux pour aller, cette fois, examiner l'engin avec lequel il va tenter d'éteindre l'incendie. Il s'agit d'un véhicule d'un type absolument unique qu'il a conçu lui-même, améliorant une création de son premier patron Myron Kinley. Il est fait d'une sorte de tracteur gigantesque supportant à l'avant une flèche de grue de dix-huit mètres de long. Celle-ci est conçue pour s'élever et s'abaisser à volonté. A son extrémité, elle possède un logement dans lequel se place la charge de dynamite. L'examen est satisfaisant et Red Adair peut passer à la préparation de l'explosif, tâche éminemment dangereuse qu'il ne confie à personne. Il s'agit de deux cent cinquante kilos d'une dynamite spéciale avec un pourcentage particulièrement élevé de nitroglycérine, ce qui la rend très sensible aux chocs. Red opère manuellement le mélange qui se présente sous forme de pâte, et l'entasse dans un fût noir, puis y installe le détonateur. Ensuite, il entoure le tonneau d'amiante, d'une épaisse feuille d'aluminium et de nouveau d'amiante. Il fait alors porter le tout au bout de la flèche de l'engin. Il est 8h 30, les opérations vont commencer. Tout autour des trois hommes, c'est l'effervescence. Depuis minuit, les cent kilomètres carrés avoisinants sont isolés du reste du monde. Des gendarmes et des militaires ont pris position sur toutes les pistes. Les avions ont interdiction de survoler la région. Gassi Touil est entouré de barbelés et transformé en camp retranché. A l'entrée, des soldats refoulent quiconque n'est pas muni d'un laissez-passer. Les autres sont fouillés, leurs briquets, allumettes et lampes électriques confisqués. Il en est de même pour les caméras des journalistes, celles-ci fonctionnant avec un moteur. Ce sont en tout cinq cents personnes qui vont assister à cette extraordinaire tentative. Un peu avant 9 heures, tout est prêt. Red Adair, Boots Hansen et Coots Matthews montent sur le tracteur géant arrosé en permanence par les lances d'incendie. Au bout de la flèche, dix-huit mètres devant eux, le tonneau bourré de dynamite se balance doucement. (à suivre...)