En 2003, 397 personnes séropositives ont été recensées dans les wilayas d?Oran, de Sidi Bel Abbes et de Saïda. La plupart des cas VIH sont décelés dans le milieu de la prostitution clandestine, a-t-on appris de sources proches du service spécialisé du CHU d?Oran. Les tests effectués sur la population de ces villes donnent au sida le caractère d?un épiphénomène : 30 000 tests pour la région d?Oran, 10 000 pour Sidi Bel Abbes et 13 000 pour Saïda. Une évidence toutefois semble avoir surgi de l?analyse des différents cas de sida. Dans notre pays, la majorité des malades ont été contaminés à l?étranger, dont un nombre important d?émigrés ou de personnes ayant été prises en charge médicalement dans ces pays. Sur 150 séropositifs à Oran, 90 sont dans ce cas, contaminés au cours d?une opération, d?une transfusion sanguine ou accidentellement. Dans le service spécialisé du CHU d?Oran, certains d?entre eux sont suivis depuis 16 ans. Toujours au niveau de l?ouest du pays, des cellules spécialement conçues pour la prise en charge du sida (cas déclarés et séropositifs) seraient sérieusement à l?étude pour la dotation de chaque wilaya de structures médicales adéquates dans un avenir relativement proche. Autre foyer d?infection extrêmement dangereux : la frontière entre l?Algérie et l?Afrique subsaharienne. Tamanrasset en est l?exemple. De nombreux facteurs sont à l?origine de la propagation du virus à partir de cette région. La prostitution est particulièrement florissante dans cette zone où 30 nationalités différentes se côtoient en permanence. Cette ville stratégique est le plus souvent la première étape de transit vers le Nord. On s?y installe provisoirement avant de «monter» vers Oran et Alger pour embarquer à destination de l?étranger via Maghnia? Enfin, le dernier bilan du Laboratoire national de référence (LNR) fait ressortir 1 211 cas de séropositivité, dont 92 nouveaux cas pour la seule année 2003 et 570 cas de sida.