Le chamanisme est, au sens propre, une pratique issue de la Sibérie, que l'on retrouve non seulement en Asie, mais en Amérique, en Australie et en Afrique. Le mot vient de chamane, un nom de la langue toungouze, signifiant «s'agiter, bondir, remuer» qui désigne un homme aux pouvoirs surnaturels, ainsi un guérisseur communique avec les esprits quand il est en transe. Quand le chamane est en transe, il fait des bonds, il gesticule, crie et tremble, avant de tomber dans l'inertie. Ce comportement étrange s'explique, pour les membres de la communauté du chamane, par le contact avec les esprits. Ce sont ces esprits qui révèlent les choses cachées, qui établissent la communication avec les morts, favorisent la chasse ou permettent de guérir les malades. Les transes sont accompagnées d'éléments musicaux, rythmant les transes, mais les inspirations du chamane peuvent aussi se faire par l'intermédiaire du rêve ou par des visions. Certains auteurs du XIXe siècle ont cru voir dans le chamanisme une religion, mais cette idée a été contestée parce que le chamanisme ne dispose ni de dogmes, ni d'église, ni de clergé. D'autres auteurs ont vu, à cause de l'individualisme de la pratique, une disposition psychique, un type pathologique, proche de l'hystérie, mais comme, en dehors des périodes de transes, il a un comportement normal, on a parlé de personnage charismatique. Les psychanalystes, eux, ont préféré parlé de «fou guéri» : c'est en parvenant à surmonter son trouble que le chamane parvient à guérir les autres. Mais le chamane a d'autres fonctions que la guérison.