Il est établi scientifiquement que la dégradation de l'environnement a un impact direct sur la santé et sur la qualité de vie des populations. Aussi tous les spécialistes et écologistes ne cessent-ils de tirer la sonnette d'alarme contre les effets ravageurs que provoquent l'homme et l'industrie sur la nature. Au niveau de la région, alors que les associations pour la protection de la nature et de l'environnement brillent par leur absence, des citoyens de Bouira avouent que, ces dernières années, l'air est de plus en plus irrespirable au vu des transformations qu'a subies leur espace vital, notamment par le développement urbain intensif (construction de nouvelles cités, augmentation du nombre de véhicules et rétrécissement progressif du patrimoine forestier), surtout dans les banlieues de la ville, réputées par le passé être de vastes étendues d'arbres et de broussailles. Pour les citoyens, la faute incombe aux pouvoirs publics qui peinent encore à mettre en place un plan efficient de ramassage des ordures ménagères et d'entretien des espaces verts. A titre d'exemple, le quartier de Draâ El Bordj, situé en face de la wilaya, où des espaces verts ont été réalisés ces derniers mois dans le cadre de l'amélioration du cadre urbain de la ville, est envahi, ces jours-ci, par des déchets et autres détritus qui s'entassent près des bâtiments, alors que le gazon réalisé sur les lieux commence à souffrir du laisser-aller. Cependant, du côté des autorités concernées, on déploie beaucoup d'efforts en matière de protection de l'environnement, d'amélioration de l'hygiène et de propreté dans les quartiers. En revanche, c'est l'incivisme du citoyen qui est mis en cause. La forêt Errich, considérée comme le véritable poumon de Bouira et un havre de paix pour les amateurs de promenades et de randonnées, pour les familles en quête de nature, et outre la présence d'espèces fauniques, a enregistré ces derniers temps des actes de vandalisme. Destination privilégiée de milliers de familles chaque vendredi, le site est, malheureusement, visité aussi par des jeunes qui promènent des chiens agressifs, consomment de l'alcool au grand dam de familles venues surtout changer d'air. Cette forêt, lieu idéal pour la pratique du sport, est prise d'assaut par des groupes d'automobilistes qui n'hésitent pas à quitter les pistes carrossables pour s'engouffrer sous les arbres et organiser des parties de musique. En plus de la pollution sonore, ces énergumènes dérangent les familles et la faune. Du côté de la retenue collinaire, une activité commerciale dûment réglementée, à savoir la vente de boissons alcoolisées, s'est installée, engendrant une dégradation morale des lieux. D'autres vont jusqu'à ramener leurs ordures ménagères pour les déposer sous les arbres. Même l'association Les amis d'Errich, qui s'est battue des années durant contre ces vandales, a fini par jeter l'éponge. La gendarmerie, qui de temps à autre fait des rondes, se limite aux zones accessibles par les pistes. Toutefois, il y a lieu de signaler que depuis le mois de février dernier, la subdivision de la Conservation des forêts de la localité de M'chedallah, située à 40 km à l'est de Bouira, a lancé une opération pour l'entretien du tissu végétal de cette région rurale et à forte densité forestière. L'opération comporte des travaux de débroussaillage et de nettoyage des forêts dont la majorité sont constituées de pin d'Alep et de chêne vert. Par ailleurs, les citoyens de cette région ont été sensibilisés pour ne plus recourir à la coupe des arbres durant l'hiver, afin de protéger le patrimoine forestier et aussi pour limiter les glissements de terrain et autres éboulements durant les périodes de fortes précipitations.