Les équilibres monétaires et économiques de l'Algérie se sont stabilisés durant le premier semestre de l'année en cours conservant ainsi les mêmes tendances observées depuis le début de l'année. C'est en gros ce qu'a expliqué hier, le Gouverneur de la Banque d'Algérie, M. Mohamed Laksaci, lors de la présentation de la note de conjoncture du premier semestre 2013. Le premier responsable de la Banque centrale n'a pas manqué néanmoins de relever le choc subi par la balance des paiements qui a enregistré un déficit de 1,2 milliard de dollars, contre un excédent de 10 milliards au premier semestre de 2012. Il explique, en fait, qu'en plus de la faiblesse structurelle des exportations hors hydrocarbures, lesquelles n'ont pas franchi 0,682 milliard de dollars à fin juin, s'ajoute un fléchissement des prix du pétrole. Ce qui s'est répercuté sur les recettes financières du pays. Dans ce sens, Laksaci a précisé que le prix moyen du pétrole était de 108 dollars au premier semestre contre 113 durant la même période de l'année dernière. Il a également fléchi au second trimestre de l'année en cours pour se stabiliser à 104 en baisse de 7%. Laksaci relève ainsi un «rythme de contraction plus élevé durant le second trimestre de l'année». En valeur aussi, les exportations du pétrole ont reculé de 14% durant ce semestre par rapport à la même période de l'année dernière passant de 37,7 milliards de dollars à 32,14 milliards. «Cela a affecté négativement la balance commerciale», commente le gouverneur de la Banque d'Algérie. Mais parallèlement, le patron de la Banque centrale a tenu à faire remarquer que «les importations des biens ont poursuivi un trend haussier», durant la période de référence. Elles ont même enregistré une hausse de 20% atteignant 28,4 milliards de dollars en progression de 20%. Quant aux réserves de change, les chiffres communiqués par Laksaci font état d'une stabilisation des réserves à 189,75 milliards de dollars à fin juin, contre 190,66 milliards à la fin de l'année 2012, soit un recul de près d'un milliard de dollars. Le Fonds de régulation des recettes FRR a cependant connu une augmentation de 300 milliards de dinars passant de 5 700 milliards de dinars en mars dernier à 6 002 milliards à fin juin. Par ailleurs, le gouverneur de la Banque d'Algérie a relevé le dynamisme des crédits à l'économie qui ont progressé de 14% durant ce semestre. Cette évolution est expliquée, aux yeux du gouverneur, par «l'amélioration de la structure et des conditions de financement» et soutenue par l'important apport financier de l'Etat au profit des PME, outre les mesures de facilitations décidées dernièrement. Ainsi, le privé a bénéficié de pas moins de 2 160 milliards durant les six premiers mois de l'année au moment où le public a contracté 2 413 milliards de crédits. Toutefois, Lakasci n'a pas dévoilé les secteurs qui ont bénéficié de ces ressources, se contentant de préciser qu'elles sont destinées aux investissements productifs. Enfin au sujet de l'inflation, le gouverneur de la BA a rappelé les principales tendances enregistrées depuis 2011, mettant en exergue la décélération de la poussée inflationniste entamée depuis janvier dernier. Il tient à relever cependant la persistance de la hausse de certains produits alimentaires en dépit des baisses qu'elles connaissent sur le marché international. S. B.