L'enthousiasme de l'entrée dans le professionnalisme a vite cédé la place à une grosse désillusion pour les clubs et leurs milliers de supporters qui rêvent encore depuis quatre saisons. Depuis l'instauration du professionnalisme lancé en 2010 en Algérie, quelle mutation les clubs ont-ils connue ? Ont-ils réellement changé de statut ? Sont-ils réellement entrés dans le professionnalisme ? Mais en réalité, les choses ne vont pas mieux depuis, malgré les promesses de l'Etat d'accompagner les clubs, leur fournissant des aides financières et matérielles. Les invitations adressées aux participants aux Assises nationales du sport est une véritable feuille de route conduite par la loi qui a tracé la stratégie du sport national, en faisant de la pratique sportive un axe essentiel via l'orientation et l'encadrement technique, l'instauration du programme sport de haut niveau ainsi que du professionnalisme dans le football, la mise à niveau des infrastructures sportives, la lutte contre la violence et le dopage, la signature d'un certain nombre de contrat-objectifs entre le ministère/fédérations et enfin la promulgation de la fameuse loi 13.05. Aujourd'hui, le sport est devenu un enjeu national pour l'Algérie, ce dernier étant souvent critiqué pour ses méthodes de gestion approximatives et ses résultats calamiteux. Cependant, il est entrain de se professionnaliser peu à peu avec la restructuration des grandes fédérations sportives, ainsi que le lancement par le gouvernement de grands chantiers, la construction de grands stades, qui aident à la promotion et au développement du sport en Algérie. Alors que ce projet n'en est qu'à ses balbutiements chez nous, les autres nations telles que le Maroc et l'Egypte, ont pris une avance considérable sur l'Afrique, et même d'autres pays européens. Le stade 5-Juillet construit début des années 70, qui a pourtant accueilli quelques grands matchs à guichets fermés, offre aujourd'hui un spectacle de désolation. Toilettes en très mauvais état, portes et sièges cassés, pelouse catastrophique et infrastructure très mal entretenue, il y a de quoi se poser des tas de questions sur ce stade appartenant à l'Opow sous tutelle du ministère de la Jeunesse et des Sports. Le plus grave c'est que d'autres infrastructures sportives appartenant à l'Etat se trouvent également dans la même situation. Comment expliquer la situation dans laquelle se trouve actuellement le stade 5-Juillet ? Une infrastructure rénovée, une première fois, avant les Jeux Africains d'Alger de 2007, puis en 2003 au coût de quelques millions de dinars. La rouille ayant ainsi fait son travail avec le temps et surtout par manque d'entretien, offre un spectacle désolant de ce qui reste de ce stade, qui a pendant longtemps abrité les plus grandes manifestations sportives. Aux dernières nouvelles, et après le décès des deux supporters de l'USM Alger, lors du derby entre les deux clubs algérois, USM Alger-MC Alger, nous apprenons que le dossier du stade olympique du complexe Mohamed-Boudiaf, a été repris par une cellule spéciale au sein du bureau du Premier ministre et du ministre de la Jeunesse et des Sports, Mohamed Tehmi , afin de voir comment remettre cette infrastructure sur les rails. Une première décision a été d'ailleurs prise pour le fermer temporairement, le temps de faire un constat plus approfondi avant que ne débute la rénovation. Ainsi, les bisbilles avec les clubs et les supporters, les pertes humaines ne seront peut-être ou bientôt que de vieux souvenirs ? N. B.