Amar Rafa «Le terrorisme n'a pas d'avenir dans la région, où il ne restera que les Imohars (autre nom des touareg, habitants de la région)», a affirmé, jeudi dernier à Tamanrasset, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, lors d'une visite de travail dans la wilaya, accompagné de plus d'une dizaine de ministres membres de son gouvernement. La région «a connu depuis l'indépendance des soubresauts contrés grâce à la mobilisation de ses hommes et femmes et la détermination de l'Armée nationale populaire et des corps de sécurité qui veillent à assurer la sécurité des frontières», a affirmé le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, en s'adressant à un aréopage de représentants de la société civile, lors d'une rencontre organisée au centre universitaire Hadj Moussa Akhamokh. «Je suis porteur d'un message d'espoir, de quiétude, de l'Etat algérien et du président de la République Abdelaziz Bouteflika à cette région, qu'il a connue hier lorsqu'il vivait dans le front sud durant la Révolution de libération nationale, quand il a installé la quiétude dans les cœurs, et lorsqu'il a orienté la région vers le modernisme, qui est l'orientation du gouvernement aujourd'hui», a-t-il poursuivi, en réitérant la volonté du gouvernement de booster le développement de cette wilaya. M. Sellal a dans ce contexte souligné la volonté de «hisser le niveau de développement de ces régions à la hauteur des autres régions du pays». Et pour soutenir cette affirmation il a avancé que depuis sa nomination en sa qualité de wali, le 18 juin 1978, jusqu'à aujourd'hui, «la wilaya de Tamanrasset a connu un essor inimaginable». Preuve en est que Lyes Akhamokh, petit-fils de l'Aménokal Hadj Moussa Akhamokh, est aujourd'hui un médecin spécialiste en épidémiologie, et le chef de service d'un hôpital de la région. «C'est ça l'Algérie», a clamé M. Sellal. Il devait rappeler dans ce sens que ses visites à travers nombre de wilayas du pays sont destinées à faire l'évaluation des projets lancés et d'en relever les difficultés afin d'y remédier, conformément aux instructions du président de la République. Poursuivant son intervention, M. Sellal a estimé que la wilaya de Tamanrasset «joue un rôle important au niveau africain» ajoutant que «toutes les données attestent que Tamanrasset jouera un rôle important dans la région au nom de l'Algérie». Il a, ce faisant, cité les projets dont a bénéficié la wilaya à l'instar de la route transsaharienne ainsi que les projets à venir dont celui concernant le raccordement de Tamanrasset au gaz à partir d'In Salah, le mégaprojet de transfert des eaux de In Salah à Tamanrasset et le raccordement de cette dernière au réseau de fibres optiques. A ces projets, s'ajoute l'exploitation des ressources minières considérables dont recèle la région, notamment le minerai de fer et d'autres minerais, tels que l'uranium et le tungstène, qui est bien coté sur les marchés mondiaux. Cela étant, le Premier ministre a appelé les responsables du secteur de l'enseignement supérieur à préparer les futurs cadres parmi les jeunes de la région, non seulement dans le domaine des technologies minières, mais aussi dans les langues étrangères, pour prendre en charge le tourisme. Autre secteur porteur, le tourisme, un enjeu d'avenir pour la région eu égard à ses potentialités, dont des endroits paisibles comme «Tahat, Roumia ou encore l'Assekrem et Tidikelt», qui suscitent l'intérêt des touristes du monde entier, a indiqué Sellal, en relevant dans ce cadre «la classification de l'Imzad comme patrimoine universel, un important acquis à préserver». En insistant sur la nécessité de respecter la vocation touristique de Tamanrasset lors de la réalisation des projets urbains, M. Sellal a, lors de sa visite au chantier de réalisation de lotissements, qui comprend 3 000 lots à bâtir et 2 570 logements sociaux locatifs, dans la zone d'In Kouf, appelée à accroître à plus de 200 m2 les surfaces réservées aux habitations, tout en soulignant la nécessité de ne pas prévoir de programmes d'habitat dans les zones touristiques a instruit, en outre, les responsables locaux à permettre aux particuliers de construire leurs habitations. «Je ne veux plus entendre parler de manifestations à Tamanrasset, en raison du problème de logement», a-t-il averti. D'autre part, le Premier ministre, M. Sellal, s'est enquis de l'état d'avancement du projet de rénovation du réseau d'approvisionnement en eau potable (AEP) de la ville de Tamanrasset, qui connaît un retard, a visité une exploitation agricole à Amsel, inauguré 2 000 places pédagogiques au centre universitaire de Tamanrasset, et procédé à la mise en service de la bibliothèque principale de lecture publique de la wilaya. Toutefois, l'ouverture des frontières de l'extrême-sud du pays «nécessite encore du temps», a-t-il affirmé en réponse à la demande des représentants de la société civile de Tamanrasset concernant l'ouverture provisoire des frontières avec le Mali, à l'effet de permettre à leur cheptel de se nourrir. «Des criminels peuvent s'introduire à travers ces frontières et créer des problèmes sur le territoire national», a indiqué le Premier ministre en affirmant, toutefois, qu'«avec l'accord du président de la République et sous la supervision de l'Armée nationale populaire (ANP), ces frontières sont ouvertes une fois par mois, et il est possible, en concertation avec l'ANP d'examiner la possibilité de les ouvrir deux fois par mois». A la fin de sa visite à Tamanrasset, Abdelmalek Sellal a annoncé l'octroi d'une enveloppe complémentaire de 30,7 milliards de dinars en faveur de la wilaya de Tamanrasset qui devra permettre de financer une trentaine de nouvelles opérations de développement dans divers secteurs d'activités, dont la réalisation de quatre hôpitaux à Tamanrasset, In Salah, In Guezzam et Tin Zaouatine, le renforcement de la route nationale numéro une (RN1), des routes de wilayas et communales, ainsi que l'extension et la rénovation de réseaux d'assainissement à Tamanrasset et In-Salah. A. R.