Wafia Sifouane Mouffok LA TRIBUNE : Il s'agit de votre deuxième participation au stand Esprit Panaf et au Sila, pouvez-vous nous parler de votre maison d'édition ? FRANÇOIS NKEME : Les éditions Ifrikya ont été créées en 2007. Il s'agit donc d'une jeune maison d'édition née de la fusion de trois petites maisons d'édition. Nous éditons plusieurs collections dont le roman, la collection Proximité, la poésie mais aussi des ouvrages pour enfants et de la bande dessinée. Qu'entendez-vous par collection Proximité ? La collection Proximité rassemble des romans et des nouvelles écrits par des auteurs locaux dans lesquels ils traitent des sujets liés à la société, nos traditions et nos croyances. Il s'agit de votre seconde participation au Sila, qu'est-ce que ce rendez-vous vous a apporté ? Une connaissance du public et des auteurs algériens. Nous avons aussi rencontré des maisons d'édition étrangères et algériennes, et là il y a des projets qui vont se concrétiser très prochainement. J'ai déjà reçu un grand nombre de textes algériens que nous allons examiner pour les éditer chez nous au Cameroun. Comment se portent vos ventes au Sila ? On a presque tout vendu. Déjà, en 2010, j'ai été surpris par l'intérêt que porte le public algérien à nos auteurs africains, les gens veulent découvrir nos ouvrages. Avez-vous des projets de coéditions ? Lors du dernier débat consacré à l'édition, nous avons dit que tous les éditeurs devraient se réunir pour éditer ensemble. Il y a déjà le projet de création d'un label de l'édition africaine. Je pense que cela est un grand pas pour nous, éditeurs africains, car nous avons vraiment besoin de visibilité. On a aussi pensé à coéditer les classiques de la littérature des pays africains comme la trilogie de Mohamed Dib. Comment évaluez-vous l'industrie du livre au Cameroun ? Je pense que le livre chez nous souffre de beaucoup de problèmes, il y a d'abord le problème de la distribution mais aussi le manque de lectorat, car, comme vous le savez, le livre coûte assez cher, mais je crois que cela doit être mis sur le compte du pouvoir d'achat réduit des africains. W. S. M.